“Il faut aller plus vite, car le temps presse. Je demanderai au parlement français d’autoriser la ratification de l’accord de Paris d’ici l’été et je souhaite que l’Union européenne donne l’exemple d’ici la fin de l’année. Le texte sera présenté ensuite, le 18 mai à l’Assemblée nationale.
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Leonardo DiCaprio était également présent hier, lors de la ratification. En tant qu’ambassadeur de bonne volonté, l’acteur a tenu un discours pour rappeler aux chefs des gouvernements qu’ils doivent prendre conscience de leur responsabilité dans la lutte contre le réchauffement climatique.
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“Le temps est venu pour une action audacieuse et sans précédent. Le monde vous regarde, vous serez encensés ou honnis par les générations futures.”
Ces 175 signatures sont un nombre record dans l’histoire des traités internationaux, mais aussi un motif d’espoir pour tous les soutiens du texte. Car la standing ovation du 12 décembre entre chefs d’Etats extatiques ne marquait rien d’autre que le départ d’un long et complexe processus législatif et diplomatique, qui devrait aboutir a la mise en place des dispositions du texte entre 2018 et 2020.
Premièrement, les pays faisant partie de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) doivent signer l’accord de Paris, avant le 21 avril 2017. Une signature les engage a s’abstenir de tout acte pouvant violer le traité, mais l’engagement n’est pas contraignant. Vendredi, donc, 175 nations sur les 196 de la CCNUCC ont signé, Etats-Unis et Chine compris. Alors seulement commencera l’étape déterminante : la ratification.
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De l’adoption à l’application, deux étapes indispensables
Lorsqu’un pays ratifie un traité, il accepte d’être explicitement lié aux autres nations par ce texte – et s’expose donc aux sanctions prévues par celui-ci en cas de non-respect des objectifs (dans le cas de l’accord de Paris, la réduction des gaz a effet de serre). La plupart des pays signataires soumettront la ratification a différents processus d’approbation nationale, comme le referendum, ce qui prendra un temps impossible a déterminer.
Ensuite, l’accord n’entrera en vigueur qu’une fois ratifié par au moins 55 pays représentant 55% des émissions de gaz a effets de serre (GES). C’est sur ce point que l’incertitude demeure : selon les calculs de l’ONG World Resource Institute, qui a mis en place un outil pour suivre l’avancée du traité, la ratification d’un des quatre plus grands émetteurs de GES – UE, Etats-Unis, Chine et Russie- sera absolument indispensable, même dans l’hypothèse ou tous les autres pays concernés ratifiaient le texte.
Grands pollueurs et petites nations
La encore, heureusement, les signaux envoyés par ces grandes nations pollueuses sont encourageants : Washington, qui n’avait pas ratifié le protocole de Kyoto en 1997, a indiqué dans une déclaration commune avec la Chine vouloir ratifier dans l’année. L’Union européenne, quant a elle, semble sur la même ligne, mais elle devra attendre la ratification de chacun des Etats-membres avant de pouvoir lancer le processus, ce qui rend toute planification impossible. Dans le même temps, certains pays (souvent plus victimes que responsables du réchauffement climatique) ont déjà pris les devants pour ratifier le plus tôt possible : ainsi des Fidji, des Maldives ou de la Suisse, qui devraient ratifier l’accord directement après leur signature, des vendredi.
Si tout se déroule au mieux, les mesures contraignantes du texte devraient entrer en vigueur en 2018. Alors qu’une nouvelle étude d’ampleur vient de démontrer les différences terribles entre un réchauffement d’1,5 degré (l’objectif de l’accord de Paris) et de deux degrés (le scénario le plus probable), le processus de ratification doit désormais être conduit le plus rapidement possible.
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