Le site antique de Palmyre a partiellement été détruit par les jihadistes, qui viennent d’être délogés par l’armée syrienne. La désolation règne.
Dimanche dernier, l’armée syrienne, appuyée par son allié russe, a repris le contrôle de la cité antique de Palmyre. Elle en a chassé les jihadistes du groupe État islamique, reprenant à la fois le site antique comme la partie résidentielle. Le groupe Etat islamique s’était emparé de Palmyre en mai 2015. Depuis quelques semaines, il perdait du terrain dans ce nœud de communication aussi isolé que symbolique.
Quelques jours plus tard, des photographes ont pu constater les dégâts causés par les jihadistes lors de leur occupation de la ville. Si tout n’a pas été détruit, les dégâts – irréversibles – sont considérables. Le photographe de l’AFP Joseph Eid a publié, sur Twitter, des clichés montrant Palmyre avant et après le passage de Daech. Colonnes en morceaux, chapiteau sens dessus dessous… C’est comme si les constructions antiques capturées avaient été effacées avec un logiciel informatique.
#Palmira #beforeandafter it was destroyed by #IslamicState #AFP Photo by @JOSEPHEID1 pic.twitter.com/12B9Ru7aVc
— Aurelia BAILLY (@AureliaBAILLY) April 1, 2016
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Le site en partie épargné
Le temple de Bêl, monument le plus emblématique du site, a particulièrement été ciblé. L’arche de ce temple, plus belle pièce de l’ouvrage, a été détruite à l’automne 2015. Peu après l’annonce de cette destruction, l’Institut d’archéologie numérique (IDA), un projet tricéphale entre Oxford, Harvard et le musée du futur de Dubaï, avait d’ailleurs témoigné son intention de reproduire le monument de pierre à l’échelle en l’imprimant en 3D, avant de l’exposer en plein milieu de Trafalgar Square et Times Square.
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Néanmoins, d’après Maamoun Abdulkarim, le directeur des antiquités et musées de Syrie, tout le site n’a pas été touché de la même manière. Si les centres les plus connus ont effectivement été presque rasés, le domaine, très étalé, n’a pas tout perdu. Joint par Le Monde à Damas, il estime que “80 % de l’architecture du site archéologique n’ont pas été touchés : la colonnade, l’agora, le théâtre, les ruines des bains [de l’empereur Dioclétien], les temples de Nébo et d’Allat” sont toujours là.
Pour l’heure, difficile d’avoir une vision globale et détaillée de l’ampleur des dégâts, car aucun inventaire n’a été mené. L’heure est au déminage du site. Pour la partie archéologique, “on verra jusqu’à quel niveau reconstruire les édifices, selon Maamoun Abdulkarim. C’est le travail des experts, avec la ratification de la commission scientifique.” Un travail qui devrait durer des années, d’autant que la guerre civile fait toujours rage dans ce pays et Palmyre pourrait de nouveau basculer. Plus de 260 000 Syriens ont perdu la vie depuis le début du conflit.
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