C’est le top départ pour la 22e conférence des Nations unies pour le climat. Le programme : discussions ouvertes pendant douze jours entre délégués de 195 États, tous déjà présents à la Cop21. L’objectif : trouver les moyens de mettre en œuvre les engagements établis par l’accord de Paris sur le climat le 12 décembre dernier.
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Le 4 novembre dernier, François Hollande s’était félicité à Locminé (Morhiban) de l’entrée en vigueur de l’accord de Paris. En marge de l’inauguration d’un centre d’énergies renouvelables, le président avait souligné des délais très courts, “à peine onze mois”, et rappelé que “jamais un accord international n’aura mis aussi peu de temps pour être ratifié”. Cet accord vise, entre autres, à limiter le réchauffement climatique à 2 voir 1,5 degrés Celsius.
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Les Nations unies exigeaient qu’il soit ratifié par 55 pays représentant au moins 55 % du total des émissions de gaz à effet de serre. Lorsque l’accord de Paris est entré en vigueur vendredi 4 novembre, 97 États, responsables de plus de 69 % des émissions mondiales, y avaient apposé leur signature.
Ce succès incite à l’optimisme pour cette nouvelle conférence internationale qui se tient cette fois au Maroc, alors que l’Afrique est le continent le plus touché par la crise climatique. Pour le roi Mohammed VI, cette conférence internationale est un enjeu d’importance, tandis que le Maroc s’efforce de réintégrer l’Union africaine (que le royaume avait quittée en 1984) pour “retrouver sa place naturelle“ en Afrique.
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La plus grande centrale solaire du monde pour servir d’exemple
Pour ne pas se contenter d’un accord entre représentants des États les plus pollueurs, il faut passer à l’action. Et de nombreuses organisations internationales (notamment Greenpeace), qui souhaitent que ait des résultats concrets, veillent à ce que les règles instaurées pour atteindre la limite des 2 °C de réchauffement soient établies de manière transparente.
“Si nous ne commençons pas à prendre des mesures supplémentaires dès maintenant, dès la conférence de Marrakech, nous finirons par pleurer devant une tragédie humaine évitable”, alertait ce jeudi Erik Solheim, directeur du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE)
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Le Maroc a décidé d’agir concrètement et le prouve avec la construction de la plus grande centrale solaire du monde, près d’Ouarzazate. Depuis le ciel, il est déjà possible d’admirer les 3 000 hectares de miroirs entourant le générateur. L’objectif est de limiter la consommation de fioul et de charbon dont dépend encore largement le Maroc. Active depuis février, cette centrale devrait produire en 2018 plus d’énergie qu’un réacteur nucléaire.
Mais le Maroc ne veut pas s’arrêter là. Le pays qui accueille la COP22 prévoit de créer encore deux ou trois centrales solaires afin d’atteindre 50 % d’énergies renouvelables en 2030. Aujourd’hui, le Maroc dépend à 66 % des énergies fossiles. Un objectif plus ambitieux que celui de l’Europe qui ne prévoit d’atteindre que 30 % d’énergies renouvelables…