Venue défendre sa tribune prônant “une liberté d’importuner”, l’animatrice Brigitte Lahaie a choqué sur BFMTV avec des propos banalisant le viol.
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“Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle.” Dans une tribune publiée ce 9 janvier sur Le Monde, un collectif de 100 femmes, dont la directrice de la rédaction du magazine Causeur Élisabeth Lévy et l’animatrice Brigitte Lahaie, a défendu “une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle”.
Entendant s’opposer à un féminisme qui prendrait “le visage d’une haine des hommes et de la sexualité”, les signataires sont allées jusqu’à excuser les “frotteurs du métro”, encourageant leurs victimes à compatir au triste sort de leurs agresseurs :
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“[Une femme] peut veiller à ce que son salaire soit égal à celui d’un homme, mais ne pas se sentir traumatisée à jamais par un frotteur dans le métro, même si cela est considéré comme un délit. Elle peut même l’envisager comme l’expression d’une grande misère sexuelle, voire comme un non-événement.”
Cette défense des agresseurs et cette culpabilisation des victimes ont pris une nouvelle dimension sur le plateau de BFMTV ce 10 janvier. Brigitte Lahaie était invitée dans l’émission NewséCompagnie, présentée par Nathalie Levy, aux côtés de la militante féministe Caroline De Haas. Cette dernière a publié une tribune en réponse à celle du collectif sur France Info, qu’une trentaine de femmes a signée.
Sur le sujet de la liberté sexuelle des femmes, la militante tentait d’expliquer à l’animatrice pourquoi il faut “arrêter les violences”, développant qu’elles “empêchent la jouissance” : “quand vous avez été victime de viol, vous jouissez moins bien en fait, en général” a-t-elle précisé. La réponse de Brigitte Lahaie a été aussi prompte que choquante : “On peut jouir lors d’un viol, je vous signale”.
Comme L’Express le rapporte, elle a également cru pertinent dans la même émission de qualifier les “frotteurs du métro” (soit des agresseurs sexuels) d’hommes à la “sexualité violente”, minimisant et banalisant clairement ce délit, comme le crime qu’est le viol.
Cette façon d’atténuer la gravité des agressions sexuelles et d’en faire porter la culpabilité sur les victimes, en niant l’impact psychotraumatique de ces violences sexuelles, a été dénoncée par Caroline De Haas sur Twitter, soutenue par de nombreux internautes.
La journaliste Nassira El Moaddem, directrice du Bondy Blog, a également interpellé Nathalie Levy, l’animatrice de l’émission, qualifiant de “choquant[e]” son absence de réaction face aux propos tenus par son invitée.
Le corps d'une victime de violence peut réagir de plein de manières différentes. Cela ne change rien au fait que le viol'est un crime. Placer cette phrase alors que l'on parlait de plaisir sexuel donne un sentiment de banalisation de la violence.
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) 10 janvier 2018
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Ce moment où Brigitte Lahaie balance "On peut jouir lors d'un viol" à Caroline de Haas (qui en a été victime) en plein débat sur BFMTV... J'ai plus de mots... #TribuneDuMonde #MeToo pic.twitter.com/fCdU7LSdOS
— Nils Wilcke (@paul_denton) 10 janvier 2018
Bonjour. Vous n'êtes pas responsable des propos de vos invités mais vous vous devez de maitriser votre antenne. Ces propos sont extrêmement graves et vous n'avez pas interrompu Brigitte Lahaie. C'est choquant.
— Nassira El Moaddem (@NassiraELM) 10 janvier 2018
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