“Nous ne sommes pas là suite à un appel d’un syndicat ou d’un parti. Nous sommes simplement des hommes et des femmes venus pour échanger, partager nos griefs et parler de ce que nous reprochons à la situation française actuelle.”
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Un mouvement pacifiste, bienveillant et inclusif
“Vous avez compris le système de vote ?
– Non… [rires.]
– OK, c’est pas grave on va recommencer l’explication”
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“Les loyers chers bouffent nos salaires… Salaires de misère qu’ils vont octroyer de plus en plus avec la loi El Khomri !”
L’assemblée vise à être la plus inclusive possible, le choix des termes est donc réfléchi :
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“Nous n’utiliserons pas l’expression ‘assemblée citoyenne’, car nous savons que parmi nous, tout le monde n’a pas la citoyenneté française. Nous ne voulons exclure personne !”
De même, lorsque le micro tombe en panne, un jeune homme demande s’il y a un ingénieur du son dans la foule et corrige rapidement : “un ou une ingénieur(e) bien évidemment !” L’assemblée générale se clôture sur quelques vers de Paul Eluard :
“Ils n’étaient que quelques-uns. Ils furent foule soudain.”
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Un travail logistique considérable
“J’ai entendu parler du mouvement et j’ai eu envie de donner un coup de main ! Là, je fais la cuisine.”
“Je pensais que c’était juste des gens autour d’un feu, là je viens d’arriver et je suis impressionné par les moyens mis en place, il y a une vraie volonté de construire quelque chose ensemble !”
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Elle peut aussi en agacer certains, notamment Magdalena, jeune psychologue qui aspire à un peu plus de liberté :
“Plutôt que de débattre de sur ‘comment est-ce qu’on doit faire pour voter’, on pourrait peut-être parler des vrais sujets ? L’être humain, dès que tu lui proposes de vivre en communauté ou en groupe, a tendance a recréer ses propres normes. Ici, on est en train de se recréer des lois. Nous sommes tellement habitués à un système que la libération de ce système nous effraie.”
Un moment d’échange et de vivre-ensemble
“On nous reproche d’occuper la place publique, c’est absurde. Ce n’est pas une occupation, puisque nous sommes dans un lieu public. C’est un rassemblement, tout simplement
On veut montrer notre détermination. Montrer que le rapport de force peut aussi être à l’avantage du peuple. On souhaite vraiment inscrire ce mouvement dans la durée.”
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“Je viens d’échanger un sourire avec un CRS, c’est la première fois que ça m’arrive. Je trouve cela très beau de voir qu’il y a un humain derrière un casque et un bouclier. Hier ils ont été violents, mais aujourd’hui, on a su leur montrer qu’on était pacifistes, qu’on ne voulait pas de problème mais simplement se faire entendre. On leur a chanté des chansons, proposé du café, on a même fait la chenille ! Finalement, ils ont plié. On a pu discuter avec eux, c’est une belle avancée, on se dit qu’un dialogue est possible.”
Le jour se lève et cette troisième “Nuit debout” s’achève dans la sérénité. Il ne reste plus qu’une cinquantaine de personnes, ce qui facilite les échanges. Certains distribuent de la nourriture pour le petit déjeuner, d’autres se réchauffent autour d’un café ou somnolent sur des palettes. Quelques-uns restent droits et immuables face à la statue de la république, une position forte en symbole :
“Même le jour, il faut rester debout.”