Konbini vous en parlait l’année dernière déjà : selon un rapport de l’ONG Global Witness, un activiste environnemental était retrouvé assassiné en moyenne tous les deux jours dans le monde en 2015. Comme si cela ne suffisait pas, ce dramatique phénomène n’a cessé de s’amplifier, si bien que 2016 a été l’année la plus meurtrière pour les défenseurs de l’environnement avec 200 activistes environnementaux assassinés, un rythme de quatre meurtres par semaine (contre 185 en 2015 et 116 en 2014).
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Et depuis le début de l’année 2017, en moins de sept mois donc, on dénombre déjà 98 morts. Une escalade de la violence qui, selon l’ONG, devrait se poursuivre tant que les gouvernements et les entreprises ne prendront pas des mesures concrètes pour l’enrayer.
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Une culture de l’impunité
Pour les observateurs, plusieurs facteurs expliquent la recrudescence des meurtres de personnes qui défendent leurs terres, leurs rivières, leurs forêts ou toute autre ressource. En premier lieu, l’impunité totale des assassins, souvent des tueurs à gages payés par les entreprises ou les gouvernements corrompus afin de continuer à exploiter coûte que coûte les terres sur lesquelles ils ont décidé de faire du profit.
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“Les droits de l’homme sont mis de côté à mesure qu’une culture de l’impunité se développe”, observe John Knox, rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l’homme et de l’environnement dans les colonnes du Guardian.
“Il y a une épidémie désormais, une impression que n’importe qui peut tuer un défenseur de l’environnement sans qu’il n’y ait de répercussions, ou éliminer n’importe qui se trouvant sur son passage. Cela vient du secteur minier, de l’agroalimentaire, de l’exploitation forestière illégale et des constructions de barrages”, dénonce-t-il.
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Les individus affrontant le rouleau compresseur de ces industries sont le plus souvent issus des peuples autochtones qui refusent l’appropriation de leurs terres par de grands exploitants ou des autorités corrompues. “Les communautés qui s’opposent à la destruction de l’environnement sont désormais dans la ligne de mire des agents de sécurité privés des entreprises, des forces étatiques ou de tueurs à gages”, analyse Billy Kyte, chargé de la campagne sur les activistes environnementaux de Global Witness, dans les pages du quotidien britannique.
Quand ils ne sont pas tués, ils sont tout simplement menacés, évincés et dépouillés de leurs terres. Des méthodes devenues la norme : “Il ne s’agit pas d’incidents isolés. C’est symptomatique d’attaques systématiques faites aux communautés indigènes reculées par des acteurs étatiques ou des entreprises.”
La mondialisation accroît les conflits environnementaux et la violence
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Des rangers des parcs nationaux en République Démocratique du Congo aux peuples d’Amazonie qui se dressent contre des projets de construction de barrages, en passant par les Philippines, pays qui détient le record d’assassinats dans le monde avec le Honduras, aucun coin du globe n’est épargné par ces méthodes violentes destinées à asseoir les intérêts des plus forts.
Selon toutes les recherches menées à ce jour, le nombre de conflits environnementaux – et leur degré de violence – ne cesse d’augmenter partout dans le monde. Plus de 2 000 zones ont été identifiées comme des lieux de conflits environnementaux sur la planète, rappelle le Guardian, avec des enjeux liés à l’eau, aux terres, à la pollution ou à l’extraction minière par exemple. Cette dernière est d’ailleurs dans ce contexte l’industrie la plus meurtrière.
“Ces conflits adviennent à travers le monde entier désormais, à cause de la mondialisation. Le capitalisme est violent et les multinationales globalisées cherchent des pays pauvres pour s’emparer de leurs terres et de leurs ressources. Les pays pauvres sont les plus corruptibles, et l’application des lois y est plus fragile. Des entreprises et des gouvernements travaillent désormais de concert pour assassiner les gens”, lâche Billy Kyte.
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Par conséquent, le Guardian a donc décidé, en partenariat avec Global Witness, de lister systématiquement ces assassinats : Des courts portraits de militants et de leurs combats mettent donc sous le feu des projecteurs une réalité trop souvent tapie dans l’ombre. Pour que ces crimes ne restent pas impunis.