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Avec un pied dans la musique et un autre dans le cinéma, Louane, à seulement 22 ans, a rapidement réussi à monter les échelons entre le télé-crochet The Voice en 2013 et le César du meilleur espoir en 2015. Louane navigue aujourd’hui entre ses tournées et ses tournages tout en repensant avec des étoiles dans les yeux à son adolescence à Hénin-Beaumont.
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Propulsée très vite dans le monde du showbiz, elle revient sur les débuts de son parcours, sa passion pour la musique et l’alignement de ses planètes.
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Konbini | Quel âge as-tu ?
Louane | J’ai 22 ans.
Tu es née où ?
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Je suis née dans le Nord-Pas-de-Calais dans une ville qui s’appelle Sainte-Catherine-lès-Arras.
Tu as grandi où ?
À Hénin-Beaumont dans le 62, les Hauts-de-France, maintenant.
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Tu as un parcours intéressant pour cette série notamment car il mêle musique et cinéma. Mais ton premier amour, c’est plus la musique : comment c’est venu à toi ?
On peut carrément dire que c’est la musique, oui. J’ai commencé à chanter vraiment quand j’avais 8 ans. J’étais donc toute petite quand j’ai pris des cours de chants. Mais avant ça, la première fois que j’ai commencé à chanter, c’était dans un concours dans lequel ma nourrice m’avait inscrite. Ce que je vis aujourd’hui, c’était un peu son rêve à elle : elle chantait tout le temps.
Je suis arrivée 5e et c’était la fin du monde parce qu’à cet âge-là quand tu gagnes pas c’est la fin du monde ! Avec le recul c’était très bien vu qu’on était une trentaine. Je me rappelle être sortie en me disant que c’était génial, même si j’avais eu très très peur.
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Depuis j’ai pris des cours de chant et je n’ai jamais arrêté.
Tu joues aussi des instruments ?
Du piano, de la guitare et j’ai fait du violoncelle. Après je peux aussi te dire que je fais de la flûte à bec, du Mélodica, de l’autoharpe, ce genre de trucs (Rires). Des instruments faciles.
À l’âge de douze ans, tu participes à la saison 2 de L’École des stars, tu as voulu continuer dans cette voie ou prendre ta revanche ?
À l’époque, c’était un loisir. Évidemment j’avais ce rêve de devenir chanteuse. À l’époque, je disais que c’était un rêve et pas un métier d’ailleurs. Aujourd’hui je pense VRAIMENT que c’est un métier. J’en suis très heureuse. Je faisais ça pour m’amuser mais je ne m’attendais pas à ce que ça devienne mon travail. Je n’imaginais même pas que ce soit possible.
Tu voulais faire quoi ?
Je voulais devenir interprète au Parlement européen à Bruxelles, en anglais et en portugais.
Niveau études, tu as continué un peu, malgré ton pied dans la musique ?
Oui, j’ai continué. Malheureusement je n’ai pas passé le bac. Je n’ai passé que le bac français et j’ai eu la moyenne et tout, c’était cool. Je me suis arrêtée là car on a sorti le premier album puis La Famille Bélier. Ce n’était plus gérable de tout faire et il ne fallait pas que je rate le train. Potentiellement, si je ne le faisais pas maintenant, je ne le faisais jamais donc il fallait que je surfe sur la vague. Ça a été compliqué, hein.
Oui, j’imagine. Comment ça se passait au lycée ?
Les profs n’étaient pas d’accord et la plupart pensaient que ça ne marcherait pas. Mais il y a une CPE qui a tout fait pour que je vive mon rêve. Dans le cadre de l’Éducation nationale, à l’heure actuelle, c’est difficile de trouver quelqu’un comme ça.
Là, tu parles de ta CPE mais, au hasard, ton prof de musique ne t’a pas soutenue ?
J’ai fait de la musique au collège et il était génial. Il ne voulait pas me mettre 20 donc il me mettait toujours 19 car il estimait qu’on ne pouvait pas atteindre la perfection. Il ne me poussait pas plus que ça car à l’époque je n’en parlais pas beaucoup.
Dans tout ça, le cinéma est arrivé à quel moment ?
Pendant que j’étais sur “The Voice”. Un matin, mes agents sont venus me chercher et m’ont dit : viens, on va passer un casting. Je l’ai trop foiré, j’étais complètement malade, je ne connaissais pas le texte. Le réalisateur de La Famille Bélier a quand même voulu me prendre parce qu’il aurait vu un truc dans mes yeux. C’est arrivé par hasard, ce n’est pas quelque chose que j’ai cherché à faire. C’est lui qui m’a vue à la télé et a contacté mes agents. Moi je pensais rentrer chez moi et aller en cours. Pas enregistrer un album et faire un film.
Comment s’est passé ton premier casting ?
Oui, je devais jouer une scène du film et faire de l’impro. Il y avait une directrice de casting qui me lançait des phrases et j’étais censée rebondir dessus. Je n’avais jamais fait cet exercice et je n’étais pas préparée pour. J’étais complètement perdue. Ensuite j’ai refait des castings qui se sont un peu mieux passés en vrai mais celui-là était compliqué. Je ne sais pas comment il a pu vouloir de moi après ce casting. Vraiment.
Au final, ça s’est fini avec un César. (Rires)
(Rires) Complètement. C’est assez bizarre ce que je vais dire mais tout ce qu’il s’est passé dans ma vie, ma petite carrière, ça a toujours été une sorte de surprise. Évidemment, j’en voulais, j’ai beaucoup travaillé et j’ai eu la chance d’être très bien entourée.
Quand t’es une gamine, qui a vécu toute sa vie à Hénin-Beaumont et qui chante à sa fenêtre, mon histoire c’est un conte de fées. Je n’ai pas été pistonnée mais j’ai fait des rencontres.
Que retiens-tu de ce premier rôle ?
Pour être honnête, j’ai refait deux films dont un en premier rôle et un en troisième rôle : ça a clairement pas été aussi difficile que La Famille Bélier. Parfois c’était une souffrance, c’était vraiment dur. Je n’avais jamais joué, je devais apprendre un métier que je ne connaissais pas, la langue des signes, je devais chanter en même temps. Franchement, avec du recul, je suis fière de moi.
Tu t’es préparée comment ?
J’avais un coach qui était là tous les jours, deux coachs pour la langue des signes. J’aurais jamais pu faire ça toute seule. Encore aujourd’hui, sur Les Affamés, j’avais une coach. J’en ai besoin car je suis chanteuse. Je ne sais pas si je suis actrice. J’ai joué dans plusieurs films parce que j’aime ça mais je n’ai pas la technique que j’ai pour le chant. J’ai encore besoin d’apprendre sinon je ne me sentirais pas légitime. Donc dans le cinéma, encore plus.
Comment tu choisis tes rôles alors ?
Juste si ça me touche. Uniquement ça. Il faut que je me voie dedans.
Crédits :
- Autrice du projet et journaliste : Lucille Bion
- Réalisation : Raphaël Choyé
- Monteur : Simon Meheust
- Cadreurs : Simon Meuheust, Luca Thiebault, Mike Germain
- Son : Manuel Lormel et Paul Cattelat
- Créa : Terence Milli
- Photos : Benjamin Marius Petit