C’était donc bien, comme annoncé, une “découverte en-dehors de notre système solaire” : lors d’une conférence de presse donnée le 22 février, la Nasa a annoncé la découverte de sept planètes rocheuses autour de l’étoile naine Trappist-1, située à 39 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Verseau. Mieux : sur les sept exoplanètes identifiées autour de la naine rouge, qui sont toutes de taille similaire à la nôtre, trois se trouvent dans la “zone d’habitabilité” de l’étoile, la condition sine qua non pour potentiellement accueillir de l’eau liquide et de la vie moléculaire. Les découvertes de l’équipe internationale paraissent simultanément dans la revue Nature (et font même la une). Et oui, les chercheurs de l’université de Liège sont bien à l’origine du nom du système – le prochain programme s’appellera Speculoos, pour “Search for habitable Planets EClipsing ULtra-cOOl Stars”.
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En 2016, la Nasa avait déjà découvert l’existence de trois exoplanètes autour de Trappist-1 – découverte suffisamment excitante pour décider de braquer le télescope Spitzer en permanence sur elle, et en découvrir quatre autres. Si l’annonce de la Nasa est aussi réjouissante, c’est non seulement car c’est la première fois qu’un système à sept exoplanètes rocheuses est découvert, mais aussi car la relative proximité (39 années-lumière) de ce système rend possible une observation relativement précise des exoplanètes susceptibles de contenir de l’eau liquide à l’aide du futur télescope James Webb, qui décollera en 2018. À une telle distance, le télescope pourrait étudier minutieusement l’atmosphère de ces planètes afin d’y détecter d’éventuelles molécules. Ça ne vaut pas Proxima b, découverte il y a cinq mois à 4,2 années-lumière de chez nous, mais sept exoplanètes représentent un incroyable gisement.
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En cela, le “système Trappist” représente une formidable opportunité de mettre à contribution la puissance de nos derniers appareils d’observation – aujourd’hui Spitzer, demain James Webb – pour traquer la présence de vie sur d’autres mondes. Même si ces candidates ne répondent pas aux attentes, elles permettront au moins à la Nasa de s’entraîner à autopsier la composition rocheuse et atmosphérique des exoplanètes similaires à la Terre avec une précision inégalée. Ne reste plus qu’à leur trouver des noms… et Michaël Gillon, de l’université de Liège, a d’ailleurs indiqué durant la conférence avoir réfléchi à “plusieurs noms de bières belges”.