“Madame la ministre, protégez les Français de l’alcool” : plusieurs médecins ont coécrit jeudi une lettre à l’adresse d’Agnès Buzyn. Mercredi 10 octobre, la ministre des Solidarités et de la Santé présentait son Plan de loi de financement de la Sécurité sociale.
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Pour ces professionnels réunis par le Fonds Addiction Action, présidé par le professeur de psychiatrie et d’addictologie Michel Reynaud, la proposition de la ministre d’augmenter de 10 millions le budget du fonds de lutte contre les addictions aux substances psychoactives n’est pas suffisante.
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Selon eux, l’alcool est le “grand absent” de ce plan, et cette proposition “relève d’un effet d’annonce sans commune mesure avec la dimension du problème”. Pour ces médecins, la taxation du produit est “indispensable”, car à l’heure actuelle, “le ‘grand’ plan de prévention de l’alcoolisme du gouvernement se résume aujourd’hui à une discussion picrocholine sur la taille en millimètres du pictogramme pour les femmes enceintes”.
L’alcool responsable de 49 000 décès par an en France
Pour appuyer leur propos, ces médecins évoquent la hausse du prix du paquet de cigarettes :
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“Les excellents résultats obtenus en matière de lutte contre le tabac (1 million de fumeurs en moins en un an) grâce à la hausse du prix du tabac, montrent pourtant la voie à suivre car ils confirment l’efficacité des mesures de taxation et de contrôle du marketing.”
En avril dernier, un collectif de professionnels de l’addiction, dont Michel Reynaud faisait déjà partie, avait plaidé en faveur de l’instauration d’un prix minimum par verre auprès de la ministre.
“Nous témoignons des risques de l’alcool, responsable annuellement en France de 49 000 morts dont 15 000 cancers”, expliquaient-ils pour justifier leur proposition. Ces derniers suggéraient également d’“indiquer sur les contenants la quantité en grammes d’alcool et de sucre, le nombre de calories de manière claire, lisible et contrastée”.
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Plus surprenant : les consommateurs ne semblent pas réticents. En effet, un sondage publié en juin dernier par la Ligue nationale contre le cancer révélait que 72 % des jeunes sont favorables à une augmentation du prix de l’alcool. Cette taxation permettrait de “compenser les dépenses de santé liées à la consommation”. Sur l’ensemble des sondés, toutes générations confondues, ils n’étaient toutefois que 58 % à appuyer la mise en place d’une telle mesure.