Au Japon, un manga déclenche une polémique autour de Fukushima

Publié le par François Oulac,

Une page du dernier épisode du manga Oishinbo, publié lundi dans le magazine Big Comic Spirits. (Crédit image : Yoshiaki Miura)

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Et le mangaka d’ajouter que ses affirmations se basent sur deux années d’étude de terrain. La polémique atteint son point d’orgue quand Oishinbo accuse “la compagnie Tepco et le gouvernement de traiter la situation de façon irresponsable” et réclame de l’aide pour les habitants de la région sinistrée.

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Des “rumeurs sans fondement”, selon Abe

De passage le week-end dernier dans la ville de Fukushima, le Premier Ministre japonais, Shinzo Abe, a tenu à contrer ce qu’il estime être de fausses allégations :

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Il est nécessaire que le pays combatte de toutes ses forces ces rumeurs sans fondement. Il n’a été confirmé aucun cas d’atteinte directe à la santé de qui que ce soit à cause des substances radioactives.

Face à la polémique, Hiroshi Murayama, l’éditeur d’Oishinbo, a pris la défense de son auteur lundi 19 mai. Dans les colonnes de Big Comic Spirit, il désigne les propos de Kariya comme une tentative “sérieuse” d’attirer l’attention sur les conditions de vie, largement ignorées, des habitants de la préfecture de Fukushima :

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En tant qu’éditeur en chef, j’ai décidé que le point de vue de Kariya valait le coup d’être exposé aux lecteurs pour qu’ils se fassent leur opinion.

Le gouvernement japonais “presque criminel”

Le Big Comic Spirit de lundi comportait également dix pages de droit de réponse, exposant l’opinion de 13 experts et municipalités. L’un d’eux, Hiroaki Koide, professeur assistant dans une université de Kyoto, défend la corrélation entre les saignements de nez et la radioactivité, ajoutant :

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Non seulement le gouvernement n’a pas envie d’assumer sa responsabilité dans la catastrophe, mais il est déterminé à l’effacer de la mémoire des gens. Une telle irresponsabilité, c’est presque criminel.

La parution d’Oishinbo a été suspendue pour une durée indéfinie. Plusieurs collectivités locales ont porté plainte contre son éditeur.