La start-up Magic Leap, qui vend des promesses de technologie de réalité augmentée, vient de récolter 800 millions de dollars lors d’une levée de fonds.
Publicité
Publicité
Il y a effectivement quelque chose de magique dans l’univers de la Silicon Valley. Au pays de l’investissement spéculatif, on chasse sans relâche les “licornes”, ces start-up à l’existence presque mythiques qui, en vendant dès aujourd’hui le produit incontournable de demain, garantiront à leurs investisseurs une fortune éternelle.
Pour beaucoup d’observateurs, cette politique de l’investissement aveugle trouve son apogée avec Magic Leap, une jeune pousse (basée en Floride) qui vient de récolter 793 millions de dollars… sans avoir jamais présenté un seul produit.
Publicité
Après Google qui avait investi en 2014 542 millions de dollars, c’est cette fois-ci le géant du commerce chinois Alibaba qui, accompagné des banques J. P. Morgan et Morgan Stanley, vient d’injecter massivement des fonds dans la société. Avec ce second tour de table, Magic Leap est désormais valorisée à 3,7 milliards de dollars. Honorable pour une start-up futuriste, exceptionnel pour une start-up qui n’a rien à vendre.
“Une rivière vivante de sculpture lumineuse”
Car le tour de prestidigitation de Magic Leap est là : depuis sa création en 2012, l’entreprise se contente de vendre le rêve d’un appareil de réalité augmentée ultime qui changera à jamais la face du monde. Les différents brevets déposés par l’entreprise permettent de savoir qu’il s’agira d’un casque de réalité augmentée, voué à présenter une alternative à la 3D stéréoscopique de l’Oculus Rift.
Publicité
La technologie : un microscopique projecteur, qui enverra un flux de lumière en haute définition à travers une lentille, directement dans les yeux, à la manière des (pas si) défuntes Google Glass – d’où l’intérêt évident de Google, qui siège d’ailleurs au conseil d’administration de la start-up. La lumière artificielle recue se marierait si bien avec la lumière naturelle que les objets numériques seraient quasi indissociables de leurs équivalents physiques.
Interrogé sur son produit, le patron de Magic Leap, Rony Abovitz, s’en tient à des effets de manches. Dans un texte publié hier sur le site de la start-up, il décrit sa technologie de flux vidéo comme “une rivière vivante de sculpture lumineuse” qui “va vraiment transcender ce qui peut être contenu physiquement, avec des atomes”, rien que ça. Si les rares personnes à l’avoir essayée parlent d’une expérience “incroyablement convaincante” et que la seule vidéo de démonstration (ci-dessus), postée en octobre 2015, fait saliver, la réalité augmentée de Magic Leap passe encore pour de l’illusionnisme. Au pays des licornes, quoi de plus normal ?
Publicité