Auprès du quotidien de gauche, il pointe du doigt l’immobilisme délibéré vis-à-vis des casseurs, car d’après lui “certains sont identifiés avant qu’ils intègrent les manifestations”, or “aucune consigne n’est donnée pour les interpeller en amont”. D’après lui, si on laisse les casseurs intégrer les cortèges, c’est pour mieux les laisser gangréner la manifestation et décrédibiliser le mouvement :
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“Et à la fin de la journée, les médias ne parlent que des violences, et surtout plus des raisons pour lesquelles les citoyens manifestent”.
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Il prend l’exemple des débordements qui ont eu lieu le 9 avril en marge de la manifestation à Paris. Selon lui, une compagnie de CRS était prête à stopper un groupe de casseurs au niveau de la Gare du Nord, “mais ordre leur est confirmé de les laisser gagner place de la République, avec les conséquences qu’on connaît”, conclut-il amèrement, rappelant que lorsqu’il s’agit d’aller sécuriser l’appartement de Manuel Valls, “les ordres ont été clairs”.
“Le message qui est passé, c’est « casseurs venez, vous pourrez agir en toute impunité, et manifestants ne venez plus avec vos enfants, car c’est dangereux pour vous »”
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Une police “déshumanisée”
Alexandre Langlois exprime également le sentiment d’un moral très atteint dans les rangs de la police, qu’il juge “déshumanisée”, du fait “d’une perte de sens [du métier de policier]”. Pour le syndicaliste, le gouvernement se sert des forces de l’ordre comme d’une chair à canon qui excite médias et citoyens, pour qu’ils détournent le regard : “Le pouvoir politique instrumentalise la police, qui sert de bouc émissaire. Cela permet au gouvernement de faire diversion”.
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