Darkside Project à la Fabric
Round I : Visuals
L’ambiance est jazzy, la musique d’attente groove et fait checker les bootys. Je suis étonné de la tendance vestimentaire de la soirée : si j’avais su, j’aurai mis ma chemise à flanelles et mes pompes en cuir luisant. Après avoir imposé une introduction à orientation sociologique, je développe maintenant une pseudo-analyse de mode mais cela permet de bien suivre mon cheminement intellectuel pendant que je sirote mon sirop d’houblon en regardant mes pompes.
La première partie (Visuals) démarre : c’est un mec tout seul derrière ses machines qui pousse la chansonnette, cris déchirants et réverbérés. Il installe une belle ambiance, malheureusement un peu en demi-teinte face à un public qui n’accroche pas. Folie de la dernière chance, il essaie la botte secrète du claquement de mains. Le mal est fait, les échecs successifs ne l’arrêtent pas dans sa folie dévastatrice. Forcément le claquement de mains c’est à double tranchant…
Je jette un oeil aux horaires de passage, 30 minutes entre les deux sets. Le temps de sortir fumer une clope, faire semblant d’en rouler vingt-cinq, se balader entre les trois niveaux que comptent le complexe, plus assez de cash pour me prendre une binouze, j’échoue sur un banc de fortune.
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Round II : Darkisde (enfin!)
Darkside, facteur de cohésion sociale ?
Le soir même, je me repasse l’album, un de mes colocataires me demande pourquoi j’écoute de la musique de « film de boule ». On a peut-être ici la réponse primitive à ma première interrogation. Les travaux de Nicolas Jaar demeurent profondément empreints de sensualité, voire de sexualité, même lorsqu’ils plongent dans les ténèbres de Darkside. Quel langage plus universel que celui du corps et de l’attraction pour réunir deux auditoires idéologiquement opposés ?
Enfin… allez donc voir ces deux singeons surdoués en concert avant qu’ils soient remis en cage.
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