Accusée d’avoir fait passer deux employés de son parti pour des faux assistants parlementaires, Marine Le Pen va devoir rembourser le Parlement européen.
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Voilà, maintenant on comprend un peu mieux pourquoi Marine Le Pen et ses généraux avaient tous brillé par leur silence lors du “Penelope Gate” : niveau emplois fictif, la candidate d’extrême droite n’a rien à envier à François Fillon.
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Selon les conclusions du Office européen de luttte antifraude (Olaf), la présidente du Front national (FN) aurait ainsi employé deux membres de son parti comme assistants parlementaires européens, ce qui est totalement prohibé par l’institution. Elle devrait désormais rembourser plus de 340 000 euros au Parlement et son salaire d’eurodéputée, de 6200 euros, serait divisé de moitié au 1er février.
Selon Challenges, qui révèle l’information le 26 janvier, documents de l’Olaf à l’appui, le cas le plus grave est celui de la chef de cabinet de Marine Le Pen, Catherine Griset, “employée” pendant cinq ans et demi comme assistante parlementaire, entre décembre 2010 et février 2016… et qu’on croisait rarement dans les couloirs de l’institution. Selon le rapport d’enquête de l’Olaf, “Mme Griset, dont le contrat prévoyait comme lieu de travail Bruxelles, n’a pas été en mesure de démontrer qu’elle résidait de façon continue ou avec un caractère permanent en Belgique, ni qu’elle se rendait régulièrement à son lieu de travail”.
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En clair, un emploi non seulement illégal mais fictif, pour lequel Marine Le Pen doit désormais rembourser 298 500 euros “indûment perçus”. Le reste de l’amende, de 41 554 euros, concerne Thierry Légier, garde du corps de la députée européenne employé sur une courte période fin 2011.
Direct au porte-monnaie
L’enquête terminée et les conclusions de l’Olaf sans appel, Marine Le Pen doit donc rembourser ces sommes indues. Et pas dans quelques mois, non : tout de suite. Si la première amende, celle de 298 500 euros, n’est pas réglée avant le 31 janvier, expliquent les documents, le Parlement européen se servira à la source – en divisant par deux l’indemnité parlementaire de Marine Le Pen, actuellement de 6200 euros mensuels… ainsi que l’intégralité de son budget de frais généraux (4 300 euros mensuels) et la moitié de son indemnité de séjour. Dans un second temps, le remboursement des salaires de Thierry Légier est exigible avant le 28 février.
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Si d’aventure Marine le Pen, qui semble n’avoir que mollement coopéré avec les enquêteurs puisque, rapporte l’enquête, elle n’a n’a “fourni aucune preuve d’une activité quelconque de Mme Griset au titre d’assistance parlementaire”, refusait ou se trouvait dans l’incapacité de payer ces sommes, le Parlement appliquera des intérêts “au taux appliqué par la Banque centrale européenne à ses opérations principales de refinancement majoré de trois points et demi”. Cocasse, lorsqu’on sait à quel point Marine Le Pen est opposée à la BCE.
La dirigeante du Front national a ainsi affirmé qu’il s’agissait… :
“… d’une décision politique de la part du Parlement européen, qui n’est pas une administration, mais un organe politique dirigé par un socialiste [le social-démocrate Martin Schulz n’est plus son président, c’est désormais l’Italien et conservateur Antonio Tajani, ndlr] qui a toujours dit qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour briser notre groupe, nous combattre politiquement”.
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Outre Marine Le Pen, ce sont deux autres cadres du Front national qui sont visés par cette enquête sur les emplois fictifs au Parlement européen : Jean-Marie le Pen et Bruno Gollnisch, qui doivent respectivement 320 000 et 380 000 euros à l’institution européenne pour d’autres assistants parlementaires fantômes. En tout, le FN doit donc plus d’un million d’euros à l’institution.
Compliqué pour les derniers mois de campagne, alors que Marine Le Pen fait toujours le tour du monde à la recherche de banques désireuses de lui prêter de l’argent, que ce soit en Russie ou chez Donald Trump, voire jusqu’à chez son père (qui lui prête 6 millions d’euros). On comprend mieux, soudainement, l’assourdissant silence de la cour mariniste vis-à-vis de l’affaire d’emploi présumé fictif de Penelope Fillon. Chez les Le Pen comme au FN, c’est quand les hurlements se taisent que les choses sérieuses commencent.