À l’époque de la post-vérité, la véracité des faits compte moins que la manière de les présenter. Poutine balade tout le monde sur l’action de son armée, Trump a remporté l’élection présidentielle américaine à force de mensonges et les Britanniques ont cru les politiciens qui leur parlaient des 500 millions d’euros que le Royaume-Uni donnerait chaque semaine à l’Union européenne et qui allaient être “réaffectés” au système de santé national en cas de Brexit.
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Mais nous dans tout ça ? Les hommes politiques ont beau mépriser la vérité à longueur de journée, est-ce que cela affecte notre vocabulaire de personnes lambda ? Selon une étude, il existerait un ensemble de phrases qui, même lorsque l’on dit la vérité, font douter les autres de ce que l’on dit. Ces expressions toutes faites que tout le monde utilise se veulent rassurantes, mais en fait c’est plutôt l’inverse qui se passe d’après l’Academy of Executive Coaching, un organisme de formation des cadres au management.
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Cette étude relayée par le site Csuite et se fondant sur un sondage en ligne, met en évidence le fait que les expressions censées affirmer un ancrage dans la vérité produisent l’effet inverse et rendent les auditeurs moins susceptibles de croire à ce qu’affirment les hommes politiques, les hommes d’affaires et/ou leurs managers (rayez la mention inutile). Mais ce n’est pas différent pour nous. Vos amis ne vous croient pas plus quand vous leur “jurez” quelque chose.
Instinct contre les bonimenteurs
D’après cette étude, 83 % des sujets interrogés étaient plus susceptibles de faire confiance à une personne qui utilisait un langage simple, clair et proche de leurs émotions plutôt qu’un discours compliqué, trop fabriqué et agressif. De même, les participants ont eu tendance à préférer une réponse courte à de longues circonvolutions. Vous avez compris, les candidats ?
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D’après cette étude, les phrases suscitant le plus la méfiance sont les suivantes (note du traducteur : ces expressions nous viennent de l’anglais, pas sûr que les résultats soient dans le même ordre en français) :
- “En toute honnêteté”
- “Je veux être clair”
- “Croyez-moi”
- “La vérité, c’est que”
- “Le fait est que”
- “Pour être honnête”
- “En termes de”
- “Le véritable problème, c’est que”
- “Je comprends ce que vous dites, mais”
- “Sincèrement”
Le calme, la proximité avec les émotions de l’interlocuteur seraient les facteurs les plus importants pour asseoir sa crédibilité. “Quand quelqu’un ne cesse de vous assurer que ce qu’il dit est vrai, cela agit comme un avertissement comme quoi il essaye probablement de vous tromper”, explique Gina Lodge, PDG de l’Academy of Executive Coaching et commanditaire de cette étude.
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La victoire de Trump aux États-Unis confirme en partie les conclusions de cette étude. S’il a utilisé un langage provocant dans ses discours, il s’en est tenu à un langage simple qui lui a permis de se rapprocher de ses électeurs. Du coup, si vous cherchez le succès et la confiance de vos pairs, laissez tomber ces expressions toutes faites que vous utilisez pour convaincre votre mère que vous ne fumez pas ou pour vous dédouaner de toute responsabilité.