Zoom sur les jeunes talents français de Rock en Seine 2014

Publié le par Théo Chapuis,

(Crédits image : Born Bad/Dorian Pimpernel)

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Venus d’Île-de-France, Dorian Pimpernel (Facebook) sont la nouvelle signature pop du plus crasseux des labels branchés, à savoir Born Bad Records (La Femme, Cheveu…). Halluciné et orchestral, leur son vous bringuebalera entre les champs de fraises éternels des Beatles et la brume violette de Hendrix.
Attention quand même. Leur écoute n’est pas si simple qu’elle n’y paraît : leur pop étrange ne refuse pas les triturations soniques ou rythmiques, à cause desquelles certains risquent de les taxer de groupe d’intello – d’autant plus qu’ils portent vestes en velours et paires de lunettes à merveille.
Laissez-vous charmer par le quintet samedi 23 août en ouverture de la Scène de l’Industrie.

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PEGASE, le rêve à portée de pop

Site internet classieux, pochette d’album au goût surréaliste certain, vidéos à l’esthétique plus travaillée qu’une publicité de parfum… PEGASE (Facebook), artiste solo originaire de Nantes, se donne les moyens pour se hisser jusqu’au sommet.
Avec son look “coupe de cheveux sage/chemises à motifs/boutons jusqu’en haut”, il apporte depuis 2008 une couleur épique et mélancolique à la dream pop frenchy, sans peur et sans reproches d’utiliser des instruments de toutes sortes : synthés variés, percussions, boucles electro, piano-toy et autres effets quasi-shoegaze. Parfait pour accompagner la torpeur d’une après-midi ensoleillée.
Invitation à la rêverie vendredi 22 août en deuxième position sur la Scène de l’Industrie.

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Petit Fantôme, fraîcheur atlantique

Ce n’est plus un secret pour personne, Bordeaux inonde la France de ses artistes depuis presque une demi-décennie déjà. Et Petit Fantôme ne sont plus vraiment des inconnus. Entité musicale solo de Pierre Loustaunau de François And The Atlas Mountains, la formation ne suit en rien les recettes qui fonctionnent. Aperçu au Pitchfork Festival de Paris en 2013, le groupe décrit sa musique comme “une pop intimiste cousue main”.
Francophone et lo-fi, la musique de Petit Fantôme n’a pourtant rien à envier aux productions plus efficaces. Le goût pour un certain sens de la prise de risque, des ambiances qui donnent un léger vertige et peu de limites dans leur répertoire font de Petit Fantôme un groupe capable de nous surprendre. C’est plutôt rare. Fraîcheur atlantique, bienvenue à Paris.
On écoutera les paroles naïvement obsédantes de Petit Fantôme dimanche 24 août, en ouverture de la Scène de l’Industrie.

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ALB, electro-pop bariolée

Rythmique et mélodique à la fois, le Rémois Clément Daquin, aka ALB, s’est donné pour mission de faire bouger le public de Rock en Seine. N’hésitant pas à puiser dans le grandiose des orchestrations floydiennes (“Under The Moonlight”) ou à se faire remixer par Breakbot, ALB se balade entre plusieurs genres musicaux aussi facilement qu’il pousse la chansonnette – parce qu’il sait chanter, le salaud.
Laissez-vous embarquer dans les mondes bariolés d’ALB samedi, sur la Scène de l’Industrie, peu après la prestation de Dorian Pimpernel.

Feu ! Chatterton, swing noir

Les Franciliens de Feu ! Chatterton sont surprenants. D’emblée, on serait bien mal à l’aise s’il fallait les ranger dans une catégorie particulière. Swing noir, spoken word rétro, poésie rock… finalement, la musique de Feu ! Chatterton ressemble au nom du groupe : elle parle beaucoup et n’est pas vraiment faite pour être comprise.
Rythmes chaloupés, cordes de guitares à nu, chant francophone aux paraboles incontrôlables… On attend cette prestation avec impatience. Tout comme les Orientaux de Grand Blanc, Feu ! Chatterton ont ce je-ne-sais-quoi du créneau laissé par le grand Bashung, cet exquis cadavre dont ils ne seront pas les derniers à poursuivre le fielleux sillage.
La drôle de poésie de Feu ! Chatterton se sirotera dimanche, sur la Scène de l’Industrie, peu après Petit Fantôme.

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Jessica93, cold-wave de caniveau

De tous ces artistes, le seul à véritablement tremper son art dans le caniveau avant de le faire sécher au micro-ondes, c’est Geoffroy Laporte, aka Jessica93. Post-punk crasseux à tendance “je t’emmerde”, son rock solo dépressif et torturé aura de quoi rappeler cette gueule de bois où vous avez eu la mauvaise idée d’écouter Pornography de The Cure ; ou encore ce moment étrange où une chanson de Joy Division a atterri lors de la cérémonie funéraire de mamie. Vous aimez les musiques pluvieuses ? Restez – PEGASE est votre groupe préféré ? Fuyez pour vos vies.
Fruit d’un amour inconditionnel pour les disques des années 80, la scène de Seattle et les sweats à capuches, Jessica93 promet d’ores et déjà un show misanthrope et introspectif. En attendant, à vous de faire le travail et de découvrir son album Who Cares, porté par la dantesque progression industrielle du tube indé “Away”. Comment mieux se quitter qu’avec cette ligne de basse vrombissante en attendant la fin août ?
Jessica93 se produira avec tout l’enthousiasme qu’on lui connaît vendredi 22 août, sur la Scène de l’Industrie, en ouverture du festival.