“L’égalité, c’est notre objectif !“, peut-on lire sur le site Droits des femmes contre les extrêmes droites, lancé début septembre par diverses associations, partis et syndicats de gauche (pêle-mêle : Osez le féminisme !, Les Effronté-e-s, Europe Écologie-Les Verts, la CGT, FSU…). Avec ce site, les militants espèrent proposer une vision critique des discours de certains politiques sur les droits des femmes, en reprenant leurs mots d’aujourd’hui ou en rappelant leurs discours d’hier. Les différentes articles reviennent sur des propos de représentants de l’extrême droite, et sont regroupés dans des rubriques nommées “Leur Discours“, “Leurs Actions” ou encore “Leurs votes”.
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Si le site parle “des extrêmes droites”, le Front national est très rapidement cité et visé. Sur les cinq derniers articles de la rubrique “Leur discours“, l’acronyme “FN” et le nom “Le Pen” sont cités trois fois en titre. Et dans la partie “Qui sommes nous ?”, on peut lire : “Marine Le Pen prétend être défenseure des droits des femmes pour séduire l’électorat féminin dont elle a un besoin crucial. Mais elle espère gagner des voix uniquement par la magie du verbe.”
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Sensibiliser les femmes sur leurs droits
Ce site a en partie été créé pour alerter les femmes qui rejoignent le mouvement de Marine Le Pen. Moins nombreuses que les hommes, elles sont de plus en plus à rallier le mouvement d’extrême droite. Sur le plan électoral, il y a moins de différence entre les hommes et les femmes votant pour le FN : “l’écart se réduit, il était de 6 points en 2002 et seulement de 2 points en 2012 […] Mais il n’est pas stabilisé. Pour Mme Le Pen, capter l’électorat féminin est un enjeu important”, déclare au Monde Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes.
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L’idée est donc de diffuser auprès du maximum de personnes ces articles sur le sexisme de l’extrême droite. Le public visé sont aussi bien les femmes que “les militants associatifs, politiques et syndicaux [qui] y trouveront aussi des arguments pour s’opposer à un discours qui se diffuse de plus en plus dans la société”, explique, toujours au Monde, Luz Mora, du collectif Vigilance et initiatives syndicales antifascistes (Visa).
En parlant des femmes, ce site évoque également les questions migratoires, sujet privilégié du FN. “Selon elle [Marine Le Pen], seuls les étrangers seraient auteurs de violences. Comment le savoir quand aucune statistique ethnique n’existe ?”, se demande Suzy Rojtman. Pour elle, comme pour son collectif, ce genre de discours fait oublier les violences franco-françaises dans les foyers : “Dans le discours du FN, la famille est toujours présentée comme une protection, alors que c’est au sein de la famille que se déroulent la plupart des violences.” Rappelons qu’en moyenne chaque, 201 000 femmes se déclarent victimes de violences conjugales chaque année.