“Vous ne voulez pas que les gens soient emprisonnés pendant deux ans et étiquetés comme des criminels pour le reste de leur vie pour une gifle”, a déclaré la députée russe ultra-conservatrice Yelena Mizulina en présentant son projet de loi pour décriminaliser les violences domestiques, le 11 janvier. La loi a été approuvée à la Douma en première lecture, par 368 députés sur 670 – un seul député a voté contre et un autre s’est abstenu.
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Connue pour avoir mené une lutte acharnée contre la “propagande gay” en 2013, la présidente du comité sur les affaires familiales et féminines se bat depuis quelques mois pour que les violences conjugales et parentales ne soient plus traitées comme des crimes en Russie. Vladimir Poutine lui a ouvert la voie en juillet 2016 lorsqu’il a décriminalisé les violences domestiques n’entraînant aucune lésion corporelle visible.
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Aujourd’hui, un homme peut donc battre sa femme et ses enfants dans la rue, sans que quiconque n’ait le droit d’intervenir, ni de porter plainte – pas même la victime. Si celle-ci désire entamer une procédure judiciaire, elle n’aboutira qu’à une procédure administrative. La loi indique que la justice ne prendra acte que s’il y a plusieurs épisodes de violence dans la même année. Pour Yelena Mizulina, il est plus important de défendre une certaine vision de la famille que des personnes :
“Dans la culture familiale traditionnelle russe, les relations entre parents et enfants sont construites sur l’autorité du pouvoir des parents. Les lois devraient soutenir cette tradition familiale.”
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Une “tradition” qui a des conséquences dramatiques en Russie : 36 000 femmes sont battues chaque jour par leur partenaire et 26 000 enfants sont agressés physiquement par leurs parents chaque année. Il faut également savoir que 40 % des crimes violents du pays sont commis dans un cadre domestique, rapporte The Moscow Times.