Le 11 septembre dans la pop culture

Publié le par Théo Chapuis,

Petit récap’, au cas où. (Crédits : Reuters)

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Il est 8h46 lorsque le vol 11 American Airlines percute la face Nord de la Tour Nord du World Trade Center de Manhattan ce 11 septembre 2001. La suite, tout le monde la connaît : trois autres avions détournés et écrasés, les tours jumelles effondrées, le Pentagone endommagé, près de 3.000 morts en tout, un traitement médiatique complètement exhaustif et… forcément, des répercussions dans la culture populaire.

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Américaine, évidemment. Mais finalement mondiale, de par la puissance culturelle américaine et d’un certain rêve américain qui, décidément, n’est pas si profondément enfoui que cela dans nos esprits occidentaux. Tour d’horizon.

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Littérature

Comment s’emparer d’un événement aussi marquant que celui du 11 septembre lorsqu’on est écrivain ? Mais surtout, “Comment vais-je me replonger dans le roman que je suis en train d’écrire ?”, comme le romancier Jay McInerney l’a demandé à son ami Bret Easton Ellis. Ce à quoi celui-ci a répondu, dans une tribune au Guardian, qu’il voyait “tout à fait de quoi [il] parlait”. Comment s’en relever, surtout ? En utilisant leur arme : la plume.

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De nombreux écrivains ont très vite ressenti le besoin de s’approprier cette catastrophe à laquelle nul n’était préparé. “J’ai écrit sur le 11 septembre parce que je me suis retrouvé à Ground Zero après les attaques, et cela m’a hanté”, confie ainsi l’écrivain Jess Walter à 20Minutes. “C’est comme si mon pays était devenu fou”, ajoute-t-il.

Selon Annie Dulong, post-doctorante en littérature travaillant sur l’imaginaire du 11 septembre, l’empressement des journaux, dès l’après-midi du 11 septembre 2001, “à interpeller les auteurs pour qu’ils répondent à l’événement”, y est pour beaucoup.

Rajoutons que de nombreux écrivains américains de renom habitent New-York, soit le lieu de la tragédie. Pas étonnant que certains se soient sentis investis d’un certain devoir… de mémoire.

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Parmi les plumes à s’être épanchées au sujet de l’acte terroriste, on trouve Noam Chomsky qui rédige la même année 11-9, autopsie des terrorismes. Mais aussi le dessinateur de bandes dessinées Art Spiegelman, auteur du célèbre Maus, qui publie À l’ombre des tours mortes en 2004.

Le 11 septembre est alors décrit comme une entité, plus que comme un événement. Ou bien c’est carrément l’absence qui frappe : “lorsque les personnages se tournent vers l’endroit où se trouvait le World Trade Center,  ils s’arrêtent un moment, puis reprennent leur marche. On trouve ce registre chez Auster, Hustvedt, etc.”, comme explique Annie Dulong à nos confrères de 20Minutes.

En France, on retient Windows On The World, un roman de Frédéric Beigbeder qui, une fois n’est pas coutume, quitte son style débonnaire pour un roman qui transfigure ce qu’ont pu vivre les centaines de personnes coincées à l’intérieur des tours. On est dans le Windows on the world, un restaurant de luxe situé tout en haut de l’une des deux tours. L’action, entre l’impact de l’avion et l’effondrement final, balaye bien plus que l’horreur du terrorisme. Elle plonge le lecteur dans une tourmente cathartique.

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Cinéma

Dans le cinéma américain hollywoodien, la trace du 11 septembre est visible. Et ce même si la distance entre Hollywood et Manhattan se compte en milliers de kilomètres, patriotisme oblige. Documentaires réalisés à ce sujet, films avec le terrorisme en toile de fond qui racontent, par extension, les États-Unis dans un contexte d’agression sur leur territoire ou d’hostilité manifeste de la part de barbus arabes souvent caricaturaux, parfois à la limite du racisme.

Évidemment, le film qui vient tout de suite à l’esprit n’est pas une fiction mais un documentaire. Palme d’Or à Cannes en 2004, Fahrenheit 9/11 est une oeuvre très importante sur le sujet. Loin de verser dans l’affliction et le pathos, elle questionne la responsabilité gouvernementale de cet attentat très vite verrouillé.

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Paul Greengrass, le réalisateur de l’excellent Bloody Sunday et de deux des films de la saga Jason Bourne, a lui aussi contribué à l’édifice mémoriel en réalisant Vol 93. Le pitch : 90 minutes en temps réel à bord du seul vol, parmi les quatre meurtriers, qui ne s’est pas écrasé sur sa mortelle cible. Le spectateur suit le point de vue des passagers qui décident de se sacrifier, empêchant l’appareil de tomber sur Washington.

Un flux tendu à l’issue désespérément inéluctable.

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 Vol 93 – Bande-annonce

C’est un véritable traumatisme qu’ont vécu les Américains avec l’attaque inédite de leur territoire. À tel point que certaines références ne passent pas. Le film Dommage Collatéral avec Arnold Schwarzenegger devait sortir fin 2001. À cause des événements du 11 septembre, sa sortie a été repoussée. Pourquoi ? Dans le film, Schwarzy incarne un pompier qui voit sa vie brisée par la mort de sa femme et de son fils dans un attentat. Le responsable est un terroriste. On rappelle au passage que 334 pompiers ont perdu la vie en tentant de porter secours aux victimes de l’effondrement des tours.

Sur un registre plus léger purement iconoclaste, on se souvient forcément de la scène d’ouverture du film Postal, réalisé par Uwe Boll, dans laquelle deux terroristes musulmans pilotent un avion destiné à s’encastrer dans un building américain. Le ressort comique tient dans le nombre de vierges qui les attendent au paradis, chiffre invérifiable qu’un certain “Oussama”, joint par téléphone, ne peut guère leur confirmer.

Noir, cynique, gras…bref, assez génial. Ci-dessous, la scène en question.

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Postal – scène d’ouverture (VF)

Parlons aussi de World Trade Center d’Oliver Stone, de 11’09″01, 11 courts métrages réalisés par 11 réalisateurs de 11 nationalités différentes; de Remember Me avec Robert Pattinson et de pas mal de documentaires réalisés autour de la catastrophe, dont 102 minutes qui ont changé le monde, un programme diffusé par France Télévisions et visible sur Dailymotion.

Musique

Si visuellement il y a beaucoup à faire avec un événement aussi couvert par les médias (et dont les images ont inondé les chaînes d’info en continu, encore à leurs balbutiements) de grands noms de la musique se sont aussi emparés de l’attentat.

Gorillaz, Bruce Springsteen (fidèle à sa fibre sociale, le chanteur engagé a composé une chanson à la gloire des 334 pompiers de New York décédés lors de l’événement), Michael Jackson, Tori Amos… De nombreux artistes outre-Atlantique ont tenu à exorciser le traumatisme avec leur voix, leur guitare ou encore leur boîte à rythmes.

On retient tout particulièrement la chanson de Neil Young, “Let’s Roll” : si elle ne marquera pas l’Histoire du rock par son génie, la chanson de l’éternel hippie s’empare avec mélancolie de cet événement, comme en attestent les paroles.

Let’s roll for freedome/Let’s roll for love/We’re going after Satan/On the wings of a dove/Let’s roll for justice/Let’s roll for truth/Let’s not let our children/Grow up fearfull in there youth.

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Neil Young – Let’s Roll

Là où l’on note que le phénomène des attentats du 11 septembre a débordé les côtes américaines, c’est lorsqu’on se souvient (parfois avec un peu de honte) que de nombreux artistes français se les sont aussi appropriés. Évidemment, tout le monde a en tête la chanson “Manhattan-Kaboul” du duo Renaud/Axelle Red. On peut aussi citer Patrick Bruel, Hélène Segara ou encore Sinik, dont la chanson “2 victimes, 1 coupable”, accusait clairement George Bush d’être le responsable de la tuerie.

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Sinik – 1 Victime 2 Coupables

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