La Femme c’est un groupe dont le nombre de membres excède la moyenne. Deux fondateurs Sacha et Marlon, rejoints rapidement par Sam “avec qui on avait un groupe au collège“, puis Nunès et Noé. Ce quintet est accompagné de temps à autre par une multitude de chanteurs et de compositeurs. Et les femmes dans tout ça ?
“- Marlon : Nos chanteuses il y en a plusieurs aussi, dont Clémence qu’on a rencontrée sur MySpace qui nous accompagne pour les concerts…
– Sacha : Sur l’album, il y aura cinq chanteuses différentes”.
C’est comme s’ils avaient constamment besoin d’ouvrir la porte à de nouveaux membres pour maintenir une spontanéité intacte. La Femme, c’est un fouillis organisé, régi par des règles. Là où une définition claire semble impossible, des paraphrases apparaissent. Plutôt que de faire ampoulé, on leur a demandé de butte en blanc : La Femme : groupe ou collectif ?
“Marlon : Non pas vraiment un collectif…
– Sacha : Fin un groupe c’est quand même un collectif.
– Marlon : Ca a des aspects d’un groupe. C’est un collectif, un groupuscule
– Nunes : Un groupuscule !
Sam : C’est comme une association et tous ces trucs qui déterminent un rassemblement humain…
– Nunes : Non mais c’est une sorte de système solaire…
– Sam : Et lui (montrant Marlon) ce serait le soleil…
– Sacha : Non, c’est la femme le soleil.
– Sam: Et nous on serait les satellites.”
Ils sont prolifiques sur le sujet. Intellectualisme précoce ou continuelle envie de faire compliqué ? Un peu des deux pour un groupe à mi-chemin entre le punk et le mouvement hippie, biberonné au punk-kraut-berlin et à la chanson française, plutôt qu’à la Brit Pop comme la tant décriée (par eux) scène du Gibus. Eux, c’est plutôt du côté de la Confédération Nationale du Travail qu’ils ont trainés.[iframe src=”http://prod-3.konbini.com/embed/delicious-embed-la-femme-paris-2012″ width=”620″ height=”349″]
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La voix de La Femme
Sur l’album il y aura de toutes les humeurs, des musiques à écouter le matin, d’autres tristes, d’autres plus joyeues. Il faut voir ce disque comme un voyage : d’ambiances supers dark et deep vers l’espérance et le bonheur.
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Une musique à références mais aussi un imaginaire kaléidoscopique. Des murs de Berlin à la forêt amazonienne en passant par les déserts de cactus dans le goût d’Arizona Dream et la jungle urbaine. C’est mignon, parfois profond, toujours réfléchi et surtout en français.
La raison ?
Sam : On parle mieux français qu’anglais.
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Mise à part ça, la Femme reste impénétrable. Mais surtout changeante : du rythme entêtant de Paris 2012, à la mélodie du diptyque La Femme / Hypsoline (pour lequel ils ont livré un court métrage mélangeant savoureusement roccoco et film d’horreur), en passant par les accents candides de La Planche, on serait tenter de faire du groupe un héritier des surréalistes ou autre tenant de l’écriture automatique : des créations oniriques, aux accents fluctuants, où la forme prend définitivement le dessus sur le fond. [iframe src=”http://prod-3.konbini.com/embed/music-fr-la-femme-hypsoline” width=”620″ height=”349″]
Ils nous assurent que c’est plus compliqué que cela. Sur ce sujet Marlon et Sacha, paroliers de l’équipe, s’inscrivent en faux. Le premier précise :
Ça dépend vraiment des morceaux. Parfois les paroles paraissent simples, d’autres fois moins. De toute façon il faut se dire que même si tu sors que trois mots, il faut tout de même les choisir savamment.
Pour leur nom, point besoin d’invoquer des théories de l’identité genrée ou la volonté de brouiller les codes. Mais cette question, si banale et balisée soit-elle, on se la pose tout de même. Alors la Femme, ça vient d’où ?
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Sacha : De la langue française
Perspicace et avare en précisions.
Le coeur de La Femme
Les Jambes de La Femme
Nunes : Même si on s’est jamais baigné dedans
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On espère en apprendre plus à ce sujet, bientôt.
La Femme par La Femme
Marlon : Je sais pas… Peut être l’afgane dans les livres d’histoire, celle qui a les yeux bleus. Des yeux de chiens loups.
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ou plutôt
Sam : Des yeux de chiens loups en forme de chat.
Les oreilles de la Femme ?
Sacha : Des oreilles de cochons.
ou
Marlon : Les oreilles de Mozart, les oreilles de Moscou.
La coupe de la Femme ?
Marlon : La coupe d’Isabelle Adjani dans Subway
Le derrière de la Femme ?
Nunes : Un bon cul bien ferme. Moi j’aime bien les gros culs.
ou
Sam : Dans la longueur, mais aussi dans la volupté…
Le look de la Femme ?
Marlon : Un look printanier, Mucha ou psycho tropical Berlin. Elle s’habille chez Emmaüs, Kiabi, Tati ou Guerrisoldes.
ou
Nunes : Elle trouve des frusques psyché à droite à gauche.
mais encore
Marlon : Elle s’habille au Sexodrome à Pigalle.
On en a fini pour cette autopsie un peu spéciale. Et contrairement à ce qui se passe d’habitude, le corps de La Femme n’est résolument pas froid.