La région Auvergne-Rhône-Alpes va couper ses subventions aux festivals de films LGBT. Un geste très politique qui en dit long sur le conservatisme de son président Laurent Wauquiez.
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Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes n’est visiblement pas gay friendly. Dans la ligne de son soutien affiché à la Manif pour tous, Laurent Wauquiez (Les Républicains) a décidé de ne plus financer les festivals de cinéma LGBT dans sa région, les condamnant arbitrairement à réduire leur influence et leur portée.
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Ces festivals (Face à face, Vues d’en face, Écrans mixtes) proposent des projections de longs et courts-métrages, de documentaires ou des rencontres sur la culture gay, dans les villes de Saint-Étienne, Lyon et Grenoble. Ils sont autant d’occasions de créer des ponts entre les luttes pour les droits LGBT et un public plus large et de sensibiliser l’opinion sur les questions de discrimination. En réduisant les subventions des quelques milliers d’euros dont bénéficiaient ces festivals (en moyenne un quart de leur budget total), Laurent Wauquiez les condamne à minimiser leurs dépenses de communication et, a fortiori, à voir leur affluence se réduire.
C’est donc une décision à la portée politique très forte qui vise à réduire au silence les associations LGBT en les privant de leur moyen de communication principal : la culture. Et le tout pour des “économies” ridicules : en tout et pour tout, ce sont 12 000 euros de subventions qui ne seront pas versés. Une somme que la région Auvergne-Rhône-Alpes, dont le budget pour 2016 était de 3,127 milliards d’euros, aurait sûrement pu investir sans trop de dommages pour l’équilibre de ses comptes. Mais qui permettait à ces festivals de garder la tête hors de l’eau.
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Politiques conservatrices
Laurent Wauquiez n’en est pas à son premier coup d’essai en matière de conservatisme sur les questions de la famille, du genre ou LGBT. Il était l’une des principales figures de l’opposition à la loi pour le Mariage pour tous, en 2013 et 2014.
Depuis son élection à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes, il n’a eu de cesse de traquer et museler les initiatives en faveur d’une ouverture progressiste sur ces thèmes de société. Comme le rappelle le Huffington Post, la Quinzaine de l’égalité femmes-hommes a été tout simplement supprimée, sous prétexte qu’elle valorisait la “théorie du genre” (qui voit l’orientation sexuelle comme une construction sociale).
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Dernièrement, l’ex-président du parti Les Républicains, visiblement attentif à sa place dans l’espace médiatique, n’a pas manqué de sauter à pieds joints dans la polémique annuelle des crèches de Noël. Véritable marronnier de la droite identitaire française qui, chaque année, défend ardemment que la crèche est une nécessaire expression de l’identité française. Résultat : une crèche de 14 mètres carrés en plein milieu du hall d’entrée de l’hôtel de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Discret.