Des voix s’étaient élevées dans l’opposition pour dénoncer la nomination de Rokhaya Diallo dans cette instance censée conseiller le gouvernement sur les questions numériques.
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Des petits changements de dernière minute ont été opérés dans la constitution du Conseil national du numérique (CNNum), qui comprend une trentaine de membres. Alors que sa nouvelle présidente, Marie Ekeland, en révélait la composition dans nos colonnes ce lundi 11 décembre, on apprend ce 14 décembre qu’il lui faudra finalement revoir sa copie.
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La militante antiraciste et féministe Rokhaya Diallo en a en effet finalement été évincée. Le secrétaire d’État chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, a expliqué de manière lapidaire sa décision via un communiqué de presse relayé par Le Figaro :
“La présidente du Conseil a pu, ce qui est inédit, composer son équipe, en intégrant des points de vue dont certains peuvent être différents de ceux du gouvernement. Cependant, et eu égard encore une fois à l’ampleur des enjeux qui sont les siens, le Conseil national du numérique a besoin de sérénité pour travailler, et les derniers échanges sur la composition du Conseil soulignent que ces conditions ne sont pas pleinement réunies.”
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La veille, la députée des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer (Les Républicains) s’était fendue d’une lettre à l’intention d’Édouard Philippe, afin de contester la composition de l’instance consultative :
Nominations de @RokhayaDiallo et du rappeur #Axiom au Conseil national du numérique : alors que les Français exigent de leurs responsables politiques de la cohérence, je souhaite mettre la lumière sur plusieurs contradictions d'@EPhilippePM pic.twitter.com/0YsMOd9ZFw
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) 13 décembre 2017
La présence de la militante Rokhaya Diallo, connue pour ses prises de position contre l’islamophobie, a particulièrement retenu l’attention de la députée. Valérie Boyer reproche notamment à l’activiste le fait qu’elle “considère le voile comme un ‘marqueur de féminité'”, ou encore qu’elle ait signé une pétition “contre le soutien à Charlie Hebdo“, alors que le journal satirique avait déjà été victime d’une première agression.
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Doit-on voir un lien entre cette lettre et la décision du secrétaire d’État chargé du Numérique d’évincer Rokhaya Diallo ? De son côté, la principale intéressée a fait part de sa déception sur Twitter :
Donc je n’ai pas le droit de collaborer avec les instituons de mon propre pays parce que j’ose dire publiquement qu’elles sont imparfaites? Quelle étrange conception de la démocratie. https://t.co/svRGMN1uiY
— Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) 12 décembre 2017
Comme le rappelle Le Monde, le Conseil national du numérique est une instance purement consultative, dont les membres issus de la société civile sont bénévoles. Le gouvernement fait appel à lui pour statuer sur les questions numériques.
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