Selon le journal d’opposition russe Novaïa Gazeta, cité par Courrier International, les autorités tchétchènes mènent une opération de purge contre la communauté homosexuelle depuis fin mars. Plus d’une centaine d’hommes, âgés de 16 à 50 ans, seraient ainsi détenus en raison de leur orientation sexuelle – réelle ou supposée – dans des “prisons secrètes”, ou “camps de concentration”, dont l’une d’entre elles se trouve à Argoun, dans le sud-ouest de la Russie.
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Des témoins ont affirmé à Novaïa Gazeta que des gays sont actuellement humiliés et torturés (parfois jusqu’à la mort), afin de les contraindre à révéler des noms de personnes homosexuelles de leur entourage. Parmi les victimes, on trouve des membres d’instances religieuses ainsi que des personnes proches du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, le dictateur mis en place par Moscou.
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Le journal désigne comme responsables de cette vague de répression Magomed Daoudov, président du Parlement tchétchène, et Aioub Kataev, chef de la police d’Argoun. Tout serait parti d’un projet d’organisation de gay prides dans plusieurs villes du Caucase du Nord, le district fédéral dont fait partie la république de Tchétchénie.
Cette initiative a provoqué un vif tollé dans cette région très conservatrice. “C’est à partir de ce moment que fut donné l’ordre d’entreprendre un nettoyage préventif que l’opération a abouti à de véritables meurtres”, affirme le média russe. Depuis le 29 mars, une association LGBT a mis en place une ligne d’appel d’urgence pour les personnes se sentant menacées ou en danger.
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