Dans plusieurs grandes villes d’Europe, le niveau de pollution de l’air a atteint un seuil critique. C’est le cas de Londres, qui admettait le 6 janvier avoir déjà atteint sa limite annuelle de concentration de dioxyde d’azote dans l’air fixée par la réglementation européenne. Dans la foulée, Baskut Tuncak a été invité par le gouvernement britannique à venir évaluer la situation sur tout le territoire du Royaume-Uni. Le document publié le 31 janvier par ce rapporteur des Nations unies, spécialisé dans les conséquences de la pollution sur les droits de l’Homme, n’a rien de rassurant.
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Selon l’expert, entre 30 000 et 40 000 décès prématurés sont causés chaque année par la pollution atmosphérique au Royaume-Uni. Les personnes les plus touchées sont les plus vulnérables : les femmes enceintes, les personnes âgées ou sans domicile fixe, et les enfants. Un phénomène que les pédiatres britanniques appellent désormais la “pandémie silencieuse”. Baskut Tuncak rappelle par ailleurs que la Convention des droits de l’enfant de l’ONU oblige les gouvernements à offrir “le meilleur standard sanitaire qu’il est possible d’atteindre”. Il a déclaré à l’agence Associated Press :
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“Les enfants ne souffrent pas uniquement de handicaps et de maladies pouvant être liés à la pollution atmosphérique pendant leur enfance : ces affections et maladies continuent à l’âge adulte.”
Baskut Tuncak s’inquiète également des conséquences du Brexit sur une situation déjà peu reluisante. Epinglé par la justice britannique en 2016, le gouvernement a développé un plan “air pur”, avant d’avouer que Londres et plusieurs grandes villes n’atteindraient pas les standards fixés par l’Union européenne avant 2025. Malgré la promesse du gouvernement d’œuvrer au maintien des standards définis par l’UE, Baskut Tuncak dit n’avoir trouvé aucune preuve que le travail entamé jusqu’alors sera poursuivi. En outre, il s’inquiète du rapprochement du Royaume-Uni avec les États-Unis de Donald Trump (peu intéressé par les questions d’écologie).
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L’expert prévient que les Nations unies exhortent désormais Londres à “respecter ses obligations sanitaires définies par les droits de l’homme concernant la pollution de l’air”, et à protéger les plus vulnérables face aux menaces toxiques, en développant des plans pour mettre fin à la crise.
Parallèlement, Heineken et plusieurs entreprises implantées en Grande-Bretagne ont récemment payé des amendes pour avoir enfreint des lois environnementales – que ce soit en polluant des rivières ou en faisant des déclarations frauduleuses sur leur recyclage. Le montant total des sommes demandées par la justice s’élève à 1,5 million de livres (1,7 million d’euros). Cette somme devrait aller à des programmes de protection de l’environnement.
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet
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