En février 2016, la Norvège avait fait parler d’elle en décidant que les personnes condamnées pour usage de stupéfiants pourraient désormais choisir d’être soignées plutôt que d’aller en prison. Baptisé narkotikaprogram, ce programme a été désigné comme l’approche la plus éthique et la plus morale pour faire diminuer le taux d’overdose et d’addiction.
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Deux ans plus tard, le pays va plus loin, puisque le Parlement norvégien vient de voter en faveur d’un texte qui vise à décriminaliser (“rendre un crime passible du tribunal correctionnel et non de la cour d’Assises”) tous les usages de stupéfiants (dont la marijuana, la cocaïne et l’héroïne) et à soigner les consommateurs plutôt que les incarcérer.
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Le projet de loi a été soutenu en grande majorité, avec seulement 42 votes contre sur 175 parlementaires. La Norvège suit ainsi l’exemple du Portugal, qui a aussi décriminalisé toutes les drogues en 2001, et a observé depuis une diminution de presque 85 % du nombre de décès par overdose dans le pays.
Une application pour bientôt ?
Le texte définitif de ce projet de loi n’a pas encore été acté, et certains déplorent le fait qu’il faudra attendre 2021 pour son entrée en application. Mais il n’en est pas moins significatif d’un changement de direction que l’on peut d’ailleurs observer dans d’autres pays scandinaves. Des parlementaires norvégiens expliquent :
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“La majorité souhaite arrêter de punir les gens qui sont en difficulté, et leur apporter de l’aide et un traitement. […] Ceux qui ont un problème d’addiction devraient être traités comme des malades, et pas comme des criminels avec des sanctions types comme des amendes et de la prison.”
Le gouvernement insiste sur le fait que décriminaliser ne signifie pas légaliser, ce qui veut dire que seules les personnes arrêtées avec de petites quantités sur elles seront orientées vers ce programme.
D’autres exemples en Europe
En août dernier, la Norvège avait déjà revu à la baisse les peines délivrées pour possession de LSD, qui étaient passées de la prison à des travaux d’intérêt général. Le juge de la Cour suprême, Ketil Lund, avait alors déclaré :
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“Le niveau de peine qui a été mis en place se basait sur une foi aveugle en la prévention […], c’était exagéré au vu du danger que représente cette drogue.
Les informations communiquées par les experts ne se basent pas sur des recherches scientifiques fiables, mais sur de la propagande, des mythes et des incidents extrêmement isolés.”
Des experts internationaux l’affirment : “la dépénalisation est plus efficace que la prévention.” Diaboliser les drogues n’aboutirait qu’au renforcement de stéréotypes qui empêcheraient les gens de demander de l’aide. En revanche, proposer des ressources pour sortir de l’addiction serait une solution plus efficace, comme le montreraient les exemples portugais et tchèque.
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet
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