Les deux géants du luxe français s’engagent à mieux protéger leurs mannequins.
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Il était temps ! Kering et LVMH − représentant notamment les plus grands noms de la mode, comme Gucci, Yves Saint Laurent, Vuitton ou encore Dior − ont adopté une charte commune et inédite interdisant le recrutement des mannequins trop maigres et âgé-e-s de moins de 16 ans. Celle-ci annonce entre autres qu’“aucun mannequin de moins de 16 ans ne sera recruté pour participer à des défilés ou à des séances photos représentant des adultes”. Une déclaration qui a été communiquée ce mercredi 6 septembre, à la veille de la Fashion Week de New York.
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Cette charte, qui tient à veiller sur “le travail et le bien-être des mannequins”, proscrit définitivement les tailles inférieures au 34 pour les femmes (et au 44 pour les hommes). Si cela peut paraître ahurissant, certains créateurs conçoivent en effet leurs prototypes en taille 32 (taille française). Elle requiert également que la “nudité ou semi-nudité” pour les mannequins les plus jeunes (16 à 18 ans) ne soit “autorisée qu’avec l’accord explicite du modèle et de son représentant légal”, et qu’ils et elles aient un “accès à une nourriture et à des boissons adaptées à leurs besoins alimentaires”. Ces engagements s’appliquent à toutes les marques qui appartiennent à ces deux groupes, de manière immédiate, et ce dans le monde entier, que ce soit pour les campagnes publicitaires ou les podiums.
“Nous voulions aller vite et frapper fort”
Cette charte va bien au-delà des dispositions légales sur l’emploi des mannequins entrées en vigueur en France en mai dernier. François-Henri Pinault, le PDG de Kering, a ainsi déclaré auprès de l’AFP : “Nous voulions aller vite et frapper fort, pour que les choses bougent vraiment, et essayer d’inciter au maximum les autres acteurs de la profession à nous suivre.” Afin d’assurer leurs déclarations, les mannequins devront dorénavant présenter un certificat médical − comportant notamment leur indice de masse corporelle (IMC) − de moins de six mois, alors que la loi demande qu’il date au maximum de deux ans.
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Ces mesures ont été prises après la polémique qui a frappé la Fashion Week en février dernier, déclenchée par le directeur de casting américain James Scully. Ce dernier avait en effet accusé une agence concurrente d’être “sadique et cruelle“ envers des mannequins, qu’elle avait fait attendre durant trois heures dans un escalier, dans le noir absolu, lors d’un casting pour un défilé Balenciaga. En 2016, une campagne de pub de la marque italienne Gucci avait en outre été traitée “d’irresponsable“ parce qu’elle mettait en scène une mannequin extrêmement maigre.
Les deux géants du luxe ont par ailleurs mis en place un comité de suivi, afin de s’assurer que ces nouvelles règles soient bien mises en œuvre. François-Henri Pinault a annoncé que “les PDG des marques de [s]on groupe [allaient] veiller à ce que les mesures soient appliquées partout” et qu’“une marque qui ne se conformerait pas à la charte devrait [lui] rendre des comptes”. Avant d’ajouter qu’il souhaitait “avancer vite” sur la question de la diversité des mannequins. Ce sera assurément le prochain chantier sur lequel le monde de la mode devra se pencher.