La navigation sur Internet est loin, très loin d’être une activité inoffensive.Slut-shaming, revenge porn, doxxing, mauvaises rencontres, trollage, campagnes diffamatoires : le monde virtuel est une jungle où les prédateurs se baladent en hordes impunies, et où une simple et innocente photo envoyée à un ami peut vite rendre la vie insupportable. Au point, parfois, de mettre fin à ses jours. Pour connaître le rapport des jeunes d’aujourd’hui aux périls virtuels, l’Unicef a mené une étude d’ampleur sur 10 000 jeunes de 18 ans dans 25 pays en les interrogeant sur leur connaissance du monde connecté qui les entoure. Les résultats sont aussi encourageants que contradictoires.
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Ainsi, 80 % des sujets interrogés sont parfaitement au courant que les jeunes courent le risque d’être abusés en ligne… tout en manifestant une confiance en eux à toute épreuve. Par ailleurs, 90% d’entre eux sont persuadés de pouvoir éviter le danger, et la moitié d’entre eux pensent qu’en revanche, leurs amis ont des comportements à risque sur Internet. Enfin, 6 jeunes sur 10 ont indiqué que rencontrer des inconnus en ligne était “important ou très important” pour eux. Aveuglement ou mauvaise foi, difficile de dire qui triomphe.
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La publication de l’étude intervient alors que l’Unicef lance la campagne #ReplyForAll, qui tente de lutter contre la violence en ligne en compilant des témoignages de victimes et en offrant des conseils à ceux qui se sentent menacés, via une plateforme Tumblr. Selon l’Unicef, les jeunes forment aujourd’hui le tiers des utilisateurs d’Internet dans le monde, tandis qu’une étude du Pew research Center menée en 2014 révélait que 40 % des utilisateurs interrogés ont déjà été harcelés en ligne ou ont déjà vu quelqu’un se faire harceler.