Isola, le nouveau film de Neels Castillon, sublime les mouvements du danseur Léo Walk.
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C’est avec brio que le réalisateur Neels Castillon signe son nouveau film, Isola, à la fois poétique et solaire. Cette fois-ci, il nous amène en Sardaigne avec le danseur Léo Walk – qui fait partie de la troupe de Christine and the Queens et qui a cocréé le collectif Walk in Paris –, au sein d’un immeuble abandonné avec une immense terrasse surplombant la mer.
C’est donc dans cet endroit grandiose que Léo Walk s’empare du bitume et du soleil, sur une magnifique musique de l’Argentine Mercedes Sosa, “Alfonsina y el mar”. Ce titre rend hommage à la poétesse Alfonsina Storni, qui, selon la légende, se serait suicidée d’une manière évoquée dans certains de ses poèmes, en avançant dans la mer. Un délicieux contraste s’opère alors, entre la modernité de la danse et la mélancolie du morceau.
Le bitume devient poétique grâce aux mouvements organiques et délicats du très talentueux Léo Walk, qui arrive à transcender le décor. Sa chorégraphie traduit la musique en mouvement, de façon spontanée et majestueuse. Comme s’il dépoussiérait le décor, Léo Walk allie modernité et atmosphère surannée à travers la danse.
Les colonnes du lieu forment un ensemble très graphique qui permet un fabuleux jeu d’ombres et de lumière. Comme le souligne le réalisateur, cette lumière qui traverse le building n’est pas sans rappeler celle des tableaux d’Edward Hopper “Sun in an empty room” ou encore “Woman in the sun”.
Avec l’équipe de sa société de production Motion Palace, Neels Castillon a travaillé quelques plans-séquences, afin que le spectateur ressente une forme de symbiose entre le déplacement de la caméra et les gestes de Léo Walk. Un résultat épatant, qui donne une réelle sensation de légèreté et de fluidité. À regarder sans modération.