En images : ce photographe raconte son histoire d’amour avec une poupée en silicone

Publié le par Matthew Kirby,

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“On fait tout à deux, exactement comme le font les autres personnes dans la vraie vie.”

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Quand on est petit, on est souvent attaché à un objet, pour lequel on éprouve un amour passionnel et dont on ne voudrait se séparer pour rien au monde : un doudou, un jouet fétiche, un vêtement que l’on porte tout le temps.

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Cet amour inconditionnel, June Korea le voue, lui, à une poupée gonflable hyperréaliste avec laquelle il vit une romance fictive.

Ce photographe sud-coréen de 34 ans, basé à New York, a ainsi documenté sa relation avec Eva (sa poupée) depuis le jour où elle lui a été livrée dans une immense boîte FedEx en décembre 2014.

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Ils font tout à deux. Ils dorment et se lèvent ensemble, ils font du shopping, mangent, conduisent et même partent en voyage, “exactement comme le font les gens ordinaires dans la vraie vie”, explique le photographe.

“Nous rions et pleurons. Nous nous sentons heureux et solitaires.”

June décrit cette relation comme une éternité artificielle qu’il a construite en réponse à la solitude. L’artiste voulait créer un être à part entière avec qui rester à jamais.

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Le photographe se définit lui-même comme quelqu’un de très introverti : même s’il est en permanence avec d’autres personnes, il éprouve souvent une sensation de vide profond parmi la foule, conscient du temps qui passe et de la finitude des choses.

“Quand j’étais enfant et innocent, je croyais en l’éternité, explique June : j’était persuadé que ma famille, mes amis et l’amour seraient toujours présents, aussi longtemps que je leur donnerais le meilleur de moi-même. Mais les personnes, les instants de ma vie et les souvenirs que je souhaitais sans fin m’ont quitté. Ils sont morts ou ont disparu, et je sais que ce sera pareil pour ce qui reste. “

C’est en 2001 que June a commencé à photographier des poupées. Son projet s’intitule “Natures mortes : Eva”, en référence au nom de la première femme dans le mythe de la création des religions du Livre.

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Son objectif ? Aider les personnes en lutte avec leurs émotions à partager leur histoire. Ses photos n’ont absolument pas pour but de provoquer. Elles se présentent plutôt comme des instantanés capturant les tourments d’une relation moderne.

Découvrez-en plus ci-dessous et suivez June Korea sur Instagram.

Traduit de l’anglais par Erika Lombart

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