Cinq ans après la sortie d’Inception, Christopher Nolan en dit plus sur la scène finale. La fameuse toupie qui tourne, encore et encore.
Cette semaine, Christopher Nolan a fait un petit détour par Princeton, la prestigieuse université américaine membre de l’Ivy League. À l’occasion de la cérémonie des nouveaux diplomés, qui voit souvent des personnalités arriver en renfort pour délivrer un speech “inspirationnel”, le cinéaste britannique a évoqué sa carrière à travers le sujet des rêves et des ambitions.
À ce propos, il a ainsi affirmé :
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Dans la grande tradition de ces discours, généralement quelqu’un dit qu’il faut ‘poursuivre ses rêves’. Mais je ne veux pas vous dire ça parce que je n’y crois pas. Poursuivez plutôt votre réalité. Je crois qu’avec le temps, on s’est mis à voir la réalité comme le cousin pauvre de nos rêves. Je veux vous dire que nos rêves, nos réalités virtuelles, ces abstractions qu’on aime et dans lesquelles on se drape, sont des sous-groupes de la réalité.
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Christopher Nolan ne pouvait pas aborder la thématique des rêves sans faire allusion à Inception, son septième film. Thriller sc-fi sorti en 2010, il voyait Leonardo DiCaprio et une flopée d’acteurs aussi connus que Tom Hardy, Ellen Page ou Joseph Gordon-Levitt graviter dans les pensées de grands de ce monde afin de leur introduire une idée.
“La réalité compte”
Le cinéaste a ainsi évoqué les dernières secondes d’Inception qui font toujours autant débat cinq ans après la sortie du film. [Attention spoilers] Sa dernière scène voit le personnage de Leonardo DiCaprio, qui incarne Cobb, arriver chez lui. Il dépose alors la toupie sur la table de sa salle à manger. Alors qu’il se dirige vers ses enfants, la caméra se concentre sur la toupie, indice de taille pour savoir si, oui ou non, Cobb est dans sa réalité. Le film s’achève sans qu’on ne le sache.
Le réalisateur a ainsi précisé :
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À la fin de ce film, le personnage de Leonardo DiCaprio, Cobb, se retrouve avec ses enfants, au moins dans sa réalité subjective. Il n’en a plus rien à faire [de savoir s’il est dans sa vie réelle, ndlr] et cela dit quelque chose : peut-être que tous les niveaux de réalité sont valables. La caméra s’approche de la toupie qui tourne, et au moment où elle se met à vaciller, l’image laisse place à un écran noir.
La réaction du public à cela est très forte […]. La question de savoir si c’est un rêve ou pas est celle qu’on me pose le plus. Ça compte pour les gens parce que c’est l’essence même de la réalité. La réalité compte.