Entre “L’islam est une menace pour l’Occident” et “il y a trop d’immigrés en France”, le dernier sondage de Terra Nova aux adhérents de LREM n’est pas passé inaperçu.
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Petite remarque linguistique sur ce #sondagelrem : vous remarquerez qu'il ne s'agit pas de questions, mais de phrases affirmatives. C'est déjà une manière d'orienter les réponses. pic.twitter.com/4XIfYaE59h
— Laélia Ve (@laelia_ve) 19 juin 2018
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“Hallucinantes” : c’est ainsi qu’Antoine Léaument, le responsable numérique de la France Insoumise et de son leader Jean-Luc Mélenchon, a qualifié sur son blog les questions d’un sondage adressé aux adhérents de la République en marche le 8 juin dernier.
Dans cette étude d’opinion, réalisée par Terra Nova, plusieurs propositions étaient adressées aux sondés. Parmi lesquelles on retrouve : “L’islam est une menace pour l’Occident”, “il y a trop d’immigrés en France”, “la France doit avoir à sa tête un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du parlement ni des élections” ou encore “les enfants d’immigrés nés en France sont des Français comme les autres”.
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Propositions auxquelles les sondés devaient indiquer s’ils étaient “tout à fait en désaccord”, “plutôt en désaccord”, “ni d’accord ni en désaccord”, “plutôt d’accord”, “tout à fait d’accord” avec elles ou s’ils ne souhaitaient pas se prononcer.
Immédiatement, l’opposition s’est insurgée. Pour Antoine Léaument, c’est du “Le Pen dans le texte”. Quant au sénateur socialiste du Val d’Oise, Rachid Temal, il fustige une “rhétorique de l’extrême droite”.
Depuis son arrivée au pouvoir, le mouvement d’Emmanuel Macron faisait globalement bloc. Mais la polémique de l’Aquarius notamment a fait émerger quelques voix dissidentes, à l’instar de la députée de la Manche Sonia Krimi, ou de l’avocat Sébastien Mabile, soutien et participant à l’élaboration du programme, qui a pris la décision de rendre sa carte d’adhérent.
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Terra Nova et LREM nient toute forme de collusion
À la suite de quoi le président de groupe à l’Assemblée, Richard Ferrand aurait, à l’occasion d’une réunion de groupe, donné la consigne de s’adresser davantage à “l’opinion de gauche”. Là, les questions tout droit sorties d’un sondage de Valeurs Actuelles corroborent l’idée selon laquelle le parti en difficulté cherche à modeler sa stratégie de communication.
Pour sa part, Terra Nova réfute toutes les critiques, soulignant le fait qu’il s’agit de “questions posées depuis des décennies”, notamment aux adhérents socialistes :
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Donc, par aveuglement militant, des responsables politiques refusent de voir et d'admettre que des questions "hard" dans une enquête de @_Terra_Nova et du @CEVIPOF, en 2018, figuraient déjà dans l'enquête identique adressée à leurs propres adhérents... en 2014 ! #Sociologie pic.twitter.com/pa0jPObPIw
— Olivier Biffaud (@bif_o) 20 juin 2018
Interrogé par Libé, le think thank affirme : “cette enquête n’est pas conduite ‘pour En Marche’ : nous l’avons construite de façon parfaitement indépendante et n’avons reçu pour cela aucun financement, ni aucune directive du mouvement.” Du côté de Christophe Castaner, même son de cloche. Ce dernier assure qu’il s’agit bien d’une enquête réalisée en toute indépendance :
Maintenant la police de la pensée de @ALeaument #FI ou de @RachidTemal #PS s'applique aux enquêtes independantes de sociologie politique de @_Terra_Nova Quand l'effet moutonnier est plus fort que la réflexion...https://t.co/7eRUMT7tkz
— Christophe Castaner (@CCastaner) 19 juin 2018
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En réalité, il est assez commun que les instituts de sondage posent ce genre de questions orientées et à tous types d’électeurs. C’est plutôt, comme souvent dans le cas d’études d’opinion, les sphères qui s’entrecroisent qui posent problème. En effet, la proximité entre Terra Nova et le parti présidentiel a été soulignée à quelques reprises sur les réseaux sociaux et ce n’est pas la première fois que les liens entre le directeur général de l’institut de sondages, Thierry Pech, et Emmanuel Macron sont questionnés.