Des hommes ont décidé de s’engager publiquement contre le sexisme et ses violences sous le hashtag #HowIWillChange, suite logique de #IDidThat et#ItWasMe.
Avec l’affaire Weinstein, les hashtags #BalanceTonPorc et #MeToo, la parole des victimes de harcèlement sexuel et d’agressions sexuelles se libère. Une parole très majoritairement féminine, les violences sexistes et sexuelles les concernant en priorité : les femmes sont trois fois plus souvent victimes de violences sexuelles que les hommes selon l’Insee. Mais pour attaquer le système patriarcal, et pouvoir enfin faire évoluer la société, la nécessité de la participation active des hommes a été appuyée – et ils sont de plus en plus nombreux à répondre à l’appel.
Lundi 16 octobre, le journaliste et scénariste australien Benjamin Law a lancé le hashtag #HowIWillChange (“comment je vais changer”).
Guys, it's our turn.
— Benjamin Law (@mrbenjaminlaw) 16 octobre 2017
After yesterday's endless #MeToo stories of women being abused, assaulted and harassed, today we say #HowIWillChange.
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“Les gars, c’est notre tour.
Après hier et les incessants témoignages #MeToo de femmes maltraitées, agressées et harcelées, aujourd’hui disons #HowIWillChange.”
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Ne plus “condamner le harcèlement, sans rien faire pour lutter contre”
Benjamin Law a directement accompagné sa proposition de plusieurs résolutions concrètes : faire des dons réguliers à un refuge pour femmes dans son coin, reprendre les hommes sexistes autour de lui sur leur comportement et dénoncer ceux qui commettent des viols. “J’ai moins à perdre que les femmes faisant la même chose”, explique le journaliste. Selon lui, si chacune des femmes de sa connaissance a été harcelée, violée ou agressée sexuellement, alors il connaît forcément un coupable, ou en est un.
Il dit admettre également qu’il n’a pas “à être un agresseur pour être un mauvais gars” : “condamner le harcèlement, sans rien faire pour lutter contre – c’est tout aussi mauvais”, précise Benjamin Law. Il finit par dire qu’il fera tout cela “sans attendre de félicitations ou d’éloges puisque les femmes font le gros du boulot chaque putain de jour” — et qu’elles “font face à des insultes sans fin pour ça”.
#HowIWillChange: Recognise I don't need to be a perpetrator to be a bad guy. Questioning harassment, not doing anything about it—all as bad.
— Benjamin Law (@mrbenjaminlaw) 16 octobre 2017
Son initiative a fait boule de neige, et de nombreux hommes se sont engagés sous le hashtag. L’Australien Julian Cleary y a notamment vu l’occasion de poster un abécédaire des comportements à éviter et de ceux à suivre pour les hommes désirant lutter contre le sexisme. De “Interroge les femmes de ta connaissance sur leurs expériences de sexisme et de harcèlement” à “Tais-toi : ne fais pas cette blague sexiste ou ce commentaire dégradant”, la liste énumère les bases essentielles à un comportement égalitaire. L’internaute déclare également qu’il réfléchira à sa conduite, dont il se tiendra responsable, en plus de dénoncer les comportements sexistes autour de lui et de suivre cet abécédaire de l’égalité.
I will reflect on & be accountable for my own conduct, call out sexist behaviour and follow this A-Z https://t.co/Xjlb6Lh3jm #HowIwillChange pic.twitter.com/9BXyB91QT9
— Julian Cleary (@JulianBCleary) 18 octobre 2017
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De l’importance pour les hommes de s’engager, et de le dire
Le hashtag a été suivi par de nombreux hommes, y compris français, désirant marquer leur engagement féministe.
I have justified the actions and attitudes of sexists and misogynists under the excuse of “remaining neutral”. Never again. #HowIWillChange
— Dakota Heer (@DakotaHeer) 23 octobre 2017
Traduction : “J’ai justifié les actions et attitudes de sexistes et misogynes au prétexte de ‘rester neutre’. Plus jamais. #HowIWillChange”
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Congénères masculins, nous devons nous mettre au boulot !
— Denis Sénamaud (@DSenamaud) 20 octobre 2017
#MeToo #balancetonporc #HowIWillChange https://t.co/rCUP3hK4G1 via @franceinfo
#HowIWillChange Etre homme de pouvoir ou de ses couloirs (moi , la plupart de mes abonnés) => connaître , fréquenter, être +- pote avec des abuseurs harceleurs sexuels ou pas, Les femmes, nos consœurs, renversent la table partout. et nous on fait quoi ? on se planque ? #CESE
— Hervé Le Bouler (@HerveBouler) 23 octobre 2017
L’initiative accompagne le hashtag #IDidThat (“j’ai fait ça”), lancé par un écrivain et comédien en Inde le 16 octobre, ainsi que #ItWasMe (“c’était moi”) : deux façons pour les hommes de reconnaître leur responsabilité dans le sexisme systémique de notre société. Et de sensibiliser au sexisme ordinaire, pour que chacun puisse s’y attaquer à son échelle.
Wasn't easy to write but here it's. I am sorry and I will do better. #IDidThat pic.twitter.com/jHgq0uMFp8
— Devang Pathak (@DevangPat) 16 octobre 2017
At 13yrs old I grabbed a girls breast on the school bus, un-invited. I thought i was being flirtatious but it was a sexual assault. #ItWasMe
— Benjamin Nolot (@BenjaminNolot) 22 octobre 2017