Un artiste portugais, Vasco Gargalo, a revisité Guernica, le célèbre tableau de Pablo Picasso sur le bombardement d’une ville pendant la guerre civile espagnole, pour évoquer le sort actuel de la ville syrienne d’Alep.
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Avec Guernica, qui est sans doute son œuvre la plus célèbre, Pablo Picasso a représenté avec génie la brutalité de la guerre. Le peintre espagnol, figure de proue du mouvement cubiste, a réalisé ce tableau en réaction au bombardement de la ville de Guernica, le 26 avril 1937, pendant la guerre d’Espagne opposant les nationalistes du général – et futur dictateur Franco – et les républicains de 1936 à 1939.
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Pour l’artiste portugais Vasco Gargalo, l’idée de revisiter ce tableau pour parler de la situation en Syrie s’est imposée comme une évidence. “Lorsque je pense à la guerre civile, je pense toujours à Guernica, la plus célèbre peinture au monde abordant le thème de la guerre civile” a-t-il affirmé à BuzzFeed. Son Alepponica reprend donc les grandes lignes de la fresque de Picasso pour décrire la guerre civile qui déchire la Syrie depuis maintenant cinq ans. Depuis 2011, les différentes factions opposées à Bachar el-Assad affrontent la répression du régime, soutenu militairement par la Russie, et la ville d’Alep, assiégée, est la cible de terribles bombardements. Pour Vasco Gargalo, l’art est “le moyen le plus direct de faire passer le message“. Et pour cela, il a choisi de s’appuyer sur les symboles de Guernica, en les mêlant à des figures du conflit syrien.
Le fantôme de l’œuvre originale, qui met de la lumière sur les événements, est interprété ici par Bachar el-Assad, le président syrien. Il ne tient plus une bougie mais de la dynamite.
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La femme qui marche vers la Liberté représente les migrants qui fuient vers l’Europe pour échapper aux violences de la guerre.
Le cheval à l’expression horrifiée prend ici les traits du président américain Barack Obama.
Le bras tenant une arme le point fermé symbolise, selon l’artiste, la résistance de la ville d’Alep.
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Le taureau, qui selon certaines interprétation symbolisait dans l’œuvre originale le fascisme, prend l’apparence de Vladimir Poutine, le président russe. On voit aussi des avions de guerre russes voler au-dessus de lui.
De guerre en guerre, la même souffrance
Vasco Gargalo a grandi avec une reproduction de Guernica affichée sur son mur. Pendant des années, il a observé le tableau en réfléchissant à l’atrocité qu’a été le bombardement de la ville espagnole. En 2010, l’artiste a enfin vu la fresque de Picasso en vrai. “À cet instant, j’ai ressenti plusieurs émotions : de l’indignation envers le bombardement d’une petite ville d’Espagne, les silhouettes modernes et cubistes, les animaux en détresse“, dit-il.
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En pensant au conflit syrien, Vasco Gargalo a pensé que c’était certainement le tableau le mieux adapté pour parler de la violence d’une guerre civile. “La souffrance du peuple syrien n’est en aucun cas différente“, a-t-il conclu.