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La Nasa, jamais à court d’analogies pop, a appelé ça le “ticket d’or” : une loterie géante qui, à la différence de Charlie, ne vous offrira pas un aller simple vers l’hyperglycémie, mais enverra peut-être votre nom au plus près du Soleil. Oui, le Soleil, le vrai, situé à 149 millions de kilomètres de notre bonne vieille Terre. Comment ? Pourquoi ? Où est-ce qu’on signe ? Du calme, on vous explique.
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En juillet prochain, l’agence spatiale américaine lancera une toute nouvelle sonde, la Parker Solar Probe, qui sera la première du genre à s’approcher aussi près de l’astre solaire (depuis 2010, c’est la sonde Solar Dynamics Observatory qui gère la com’ d’Hélios avec de superbes vidéos HD). Pour y parvenir, il faudra à la sonde sept ans de voyage, sept survols de Venus, et un record du monde de vitesse pour un objet construit par l’Homme qui s’établira à 200 kilomètres par seconde en vitesse de pointe.
En guise de sonde, Parker sera un véritable petit observatoire, qui s’approchera 24 fois de suite à 6,2 millions de kilomètres de l’astre – oui, ça fait un poil loin, mais personne n’aime rester trop près d’une boule de matière en fusion qui chauffe à 15 millions de degrés Celsius.
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Étudier les terribles tempêtes solaires
Même à pareille distance, la sonde sera confrontée à des niveaux de chaleur et de radiations inédits : 1 371 °C au moins, et des bourrasques électromagnétiques à faire sauter tous nos systèmes électroniques en une fraction de seconde. Bref, malgré son bouclier de carbone de 11 centimètres d’épaisseur spécialement conçu par les ingénieurs de l’université Johns Hopkins, Parker doit s’attendre à un sacré grain cosmique. D’autant que survivre ne sera pas suffisant, il faudra récolter des données.
Objectifs : analyser les flux d’énergie qui réchauffent l’enveloppe supérieure du Soleil, appelée “couronne”, plusieurs centaines de fois plus chaude que la surface de l’étoile ; étudier les champs magnétiques à l’origine des vents solaires supersoniques ; tenter, enfin, de comprendre les dynamiques qui permettent au Soleil de déplacer et accélérer de telles quantités de particules, histoire de prévoir un peu mieux l’imminence d’une éjection de masse coronale (CME) capable de priver la Terre entière de lumière, de systèmes de guidage et de Netflix.
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Mieux : vous pourrez associer votre nom à cette mission digne d’Ernest Shackleton en prenant part à la grande loterie organisée par la Nasa. Comme l’agence l’a déjà fait avec l’atterrisseur InSight, qui décollera de la Terre en mars prochain à destination de Mars avec à son bord une puce contenant 800 000 noms, elle vous propose aujourd’hui d’embarquer votre patronyme dans la sonde Parker, pour la postérité.
Tout ce que vous avez à faire, c’est de suivre ce lien, puis de vous laisser guider par William Shatner, le type de Star Trek, enrôlé par l’agence pour assurer la com’ de l’opération. Les inscriptions se terminent le 27 avril prochain et personnellement, j’ai déjà mon blase sur la liste.