Un immense succès chez les moins de 18 ans
À cette occasion, nous sommes allés demander à des élèves d’un lycée du XVIIème arrondissement de Paris ce qu’ils en pensaient. Et les témoignages sur le phénomène sont parfois surprenants.
Laura, 17 ans, élève de première, voit plutôt la plate-forme à ragots d’un bon oeil :
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Tout le monde connaît Gossip. Je ne l’ai pas téléchargée mais ça me plairait de lire des rumeurs sur les gens. Du moment qu’on ne s’attaque pas à moi… Je ne viendrais pas pour poster mais juste pour m’informer.
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Quant à Maya, 15 ans, élève de terminale, elle ne semble pas trop saisir la dangerosité de la chose :
Si t’as rien à te reprocher, je ne vois pas le souci. C’est même marrant comme concept. Après j’ai entendu qu’il y avait des dérives mais ça reste que dans un seul lycée : il n’y a pas de raison de paniquer.
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D’autres comme Cassandra, 17 ans et élève en Terminale, sont plutôt intransigeants :
Pour moi, les gens qui téléchargent ça, je ne les plains pas, c’est bien fait pour leur gueule. Tu t’attends à quoi en téléchargeant une horreur pareille ?
Même constat pour William, 16 ans :
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C’est honteux comme application. Un jour, un mec se jettera par la fenêtre à cause de ça. On se rendra compte à ce moment-là seulement que ça allait trop loin.
Une justification difficile de la part des développeurs
Dans un article de Madame Figaro, sa créatrice se défend :
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Je voulais que ma cible soit des 20-35 ans actifs, je ne m’attendais pas à ce que des collégiens se ruent sur Gossip. J’ai été un peu naïve. Il y a eu une erreur sur iTunes qui a permis aux internautes de s’inscrire dès l’âge de 12 ans.
Une défense qui couine. On imagine mal une personne de 35 ans télécharger l’application pour ruiner la réputation d’un autre de ses contacts. Mais Gossip n’a de nouveau que le nom, car de nombreuses applications permettant de poster anonymement existent déjà. En Grande-Bretagne, le réseau social Ask.fm, très populaire chez les jeunes pour pouvoir écrire anonymement jusqu’au harcelement moral, a causé des suicides.
En attendant, plusieurs plaintes ont déjà été déposées contre Gossip, notamment dans un collège strasbourgeois. Les attaques ont tellement perturbé certains élèves qu’ils ne voulaient plus remettre un pied dans leur établissement.
Pourtant, la créatrice de Gossip ne s’arrête pas là. Elle veut maintenant créer un service premium qui permettrait aux utilisateurs d’avoir accès plus facilement aux rumeurs sur leurs proches et de pouvoir localiser n’importe quel contact à tout moment.