Si ces hymnes techno sont les racines du gabber, les habitués des boîtes néerlandaises en veulent encore plus. Toujours plus. Selon eux, le style est encore trop happy et pas assez hardcore – on a tous des amis qui parlent comme ça. Nous sommes en 1991-92 et ces types-là signent l’acte de naissance du hard house, très vite rebaptisé gabber.
À la base, gabber est un mot yiddish. Il signifie “ami” ou “pote” mais est très utilisé par les Néerlandais. Il désigne ce mouvement musical lorsque DJ KC The Funkaholic invente le terme sans le savoir en répondant dans une interview :
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Ils ne sont qu’une bande de gabbers qui prennent du plaisir.
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Le DJ Paul Elstak lit l’article, relit cette réponse plusieurs fois, s’interroge… Puis compose ce morceau fondateur : “Gabber zijn is geen schande”, c’est à dire “Il n’y a pas de mal à être gabber” dans la langue de Bob Sinclar. C’est à partir de cet instant que les fans se nomment gabbers entre eux. Ça ne s’invente pas.
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C’est la grande époque des soirées Thunderdome, une franchise venue originellement d’un festival organisé en 1992 à lapatinoire du Thialf de Heerenveen, aux Pays-Bas évidemment. Au fur et à mesure des années, Thunderdome devient une véritable institution. De par ses soirées, mais aussi ses compilations, ses fringues et son esprit.
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Gabber against racism
Le problème, c’est que les gabbers sont vite infiltrés par des skinheads d’extrême-droite. Puisque les gabbers sont de joyeux types arborant des sapes Lonsdale, des Air Max et des crânes rasés, le grand public ne fait pas la distinction et c’est toute la scène musicale qui subit cette mauvaise presse dès le milieu des années 90.
C’est l’heure pour certains labels comme Mokum Records d’entrer en résistance, matraquant le slogan United gabbers against racism & fascism. Peine perdue, le genre s’essouffle à l’aube du nouveau millénaire. Victime d’assignations en justice, les parrains de Thunderdome lâchent l’affaire et la vague gabber prend fin… pour l’instant.
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