François Bayrou a donc décidé de démissionner du gouvernement, comme ses collègues venues du MoDem, Sylvie Goulard (ex-ministre des Armées) et Marielle de Sarnez (ex-ministre des Affaires européennes). Dans une interview publiée ce vendredi 23 juin dans Sud Ouest, le président du MoDem reconnaît avoir fait de certains employés du parti des assistants au Parlement européen, lors d’une “période de mauvaise passe.” Mais il continue de démentir tout soupçon d’emplois fictifs :
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“Dans une période de mauvaise passe comme toutes les formations politiques en ont connu, vous cherchez à recaser un maximum de salariés, des gens de confiance. Il se trouve que les parlementaires européens recherchaient des assistants locaux. On leur a recommandé ces gens-là.”
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Pendant ce temps, un ancien assistant parlementaire du parti centriste accuse le MoDem d’avoir vraiment eu recours à des emplois fictifs. “François Bayrou ment”, a-t-il affirmé ce matin à Franceinfo, sans pour autant vouloir dévoiler son identité. Assistant parlementaire entre 2004 et 2009, il explique avoir été choqué par les pratiques qu’il a pu découvrir au sein du MoDem. D’après lui, des eurodéputés MoDem auraient employé des assistants qui n’ont jamais travaillé pour l’Europe.
“Cet homme nous a confié que certains députés européens du MoDem se plaignaient même de ne pas pouvoir disposer de ces assistants qui étaient pourtant censés être à leur service. Lui-même a été prié par son eurodéputé de réclamer des preuves de travail à l’un de ses collègues qu’il n’avait jamais croisé”, révèle Franceinfo.
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Le témoignage de cette source anonyme est accablant :
“Les budgets des assistants parlementaires servaient à financer le fonctionnement du parti politique, au moins en partie. Les temps partiels qui étaient financés par l’Europe servaient les ambitions de François Bayrou. Il s’agissait bien d’emplois à temps partiel fictifs. François Bayrou ment quand il dit le contraire…”
Le maire de Pau reste sur sa ligne de défense dans les pages de Sud Ouest, où il s’obstine à se mettre dans le rôle de la victime : “Je pense que tout cela ne vient pas par hasard. Un certain nombre de forces, de puissances qui détestent l’idée d’une loi sur la moralisation de la vie publique agissent.” Pour François Bayrou, ce serait donc l’arroseur arrosé. En attendant, laissons faire la justice, qui n’a que faire des forces et puissances magiques et se base sur des faits, documents et témoignages concrets.
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