Les femmes auraient “la liberté de rester chez elles”
Lors de son intervention, il propose de laisser aux femmes “la liberté de rester chez elles”, permettant davantage d’emploi pour les hommes et des journées pleines dédiées à l’éducation des enfants. Celui qui propose un retour au modèle ancestral de la femme au foyer se défend pourtant d’être un adversaire de l’égalité hommes-femmes :
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Égalité des chances et de traitement entre hommes et femmes. Evidemment, pourquoi pas, difficile de s’y opposer, affirme-t-il.
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“Difficile”, n’est-ce pas ? Mais pas impossible pour autant : la solution miracle de Dominique Martin arrive un peu moins de deux semaines après le vote du parti de la famille Le Pen contre un texte au sujet de l’égalité hommes-femmes, au sein du même parlement. De quoi remettre en question le timide “pourquoi pas” de l’eurodéputé concernant l’égalité des droits.
Ce texte a notamment été rejeté par le FN en raison de sa position pro-avortement. Clivante, la proposition a suscité une vive réaction de la part du chef de la délégation du parti d’extrême-droite, Aymeric Chauprade, qui n’a pas hésité à tenir un discours radical sur l’IVG, dont voici un extrait :
Ce rapport est un éloge de la culture de mort par le soutien explicite qu’il apporte à l’avortement, véritable arme de destruction massive contre la démographie européenne.
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En suivant ses préceptes, peut-être est-il possible de penser que les interruptions de grossesse clandestines, qui constituent 49% des avortements dans le monde selon l’Organisation Mondiale de la Santé et entraînent parfois hémorragies, stérilité, septicémie ou décès, sont une solution préférable à l’autorisation de l’IVG dans un environnement médical encadré. Simone Veil ainsi que toutes les signataires du manifeste des 343 n’en seraient certainement pas convaincues.
La libre disposition de son corps, un accueil mitigé au Front National
Bien heureusement, Marion Maréchal-Le Pen apaise les foules sur la position du FN, qui n’a pas pour intention de revenir sur la légalité de l’avortement en dépit d’une farouche opposition au recours à ce dernier :
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Rassurez-vous, pas besoin de grande envolée lyrique puisqu’il n’est absolument pas question de remettre en cause la légalité de l’avortement, affirme-t-elle.
Le milieu politique, réfractaire à l’égalité hommes-femmes ?
L’ex-candidate UMP à la Mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet elle-même s’est illustrée en 2013 lors d’une intervention au sujet de l’actuelle ministre de l’écologie PS Ségolène Royal dans le Parisien Magazine :
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“Ségolène Royal en est à attendre que son ex la nomme quelque part, c’est très rude.”
Réductrice et très mal accueillie par le PS, la phrase de Nathalie Kosciusko-Morizet passe mal : en omettant le parcours politique de la ministre et en assumant que cette dernière ne doit sa place qu’à son ancien compagnon, la vice-présidente déléguée de l’UMP ne manque pas de concurrencer ses pairs masculins sur le front de la misogynie.
De même, le député du même parti Julien Aubert a en 2014 réveillé la colère de la présidente de la séance, Sandrine Mazetier, au sein de l’Assemblée Nationale. Après un “Madame le président” rectifié par la principale intéressée en un “Madame la présidente”, le député persiste et signe jusqu’à ce que l’agacement de Sandrine Mazetier laisse échapper un “Monsieur la députée” dirigé vers Julien Aubert.
Quant à la gauche, elle n’est pas en reste non plus. Si les petites phrases à l’encontre des femmes sont moins visibles, le Parti socialiste payait encore en 2013 un million deux cent mille euros de pénalités pour non-respect de la parité (l’UMP, elle, déboursait 4 millions).
Si les positions du FN inquiètent sur l’égalité des droits, le monde politique a encore bien du chemin à faire en matière dans son ensemble, c’est le moins que l’on puisse dire.