À travers les réseaux sociaux, plusieurs femmes saoudiennes revendiquent le droit de pouvoir conduire toutes seules.
Oui, nous sommes en 2014 et il existe encore un pays où les femmes ne peuvent pas conduire toutes seules : l’Arabie Saoudite. Dans ce royaume ultra-conservateur, aucune loi ne stipule cette interdiction aberrante. C’est plutôt le poids de la tradition et la stricte application de la charia, loi islamique en vigueur, qui empêche les femmes de conduire. Il est ainsi impossible pour elles de passer le permis. Et pas plus tard que l’année dernière, le grand mufti du pays affirmait que cette spécificité féminine permettait de “protéger la société du mal”, rapporte Terrafemina.
Face à cette inégalité symbolique, les premières manifestations ont eu lieu en 1990 avant de prendre un tournant l’année dernière, notamment à travers les réseaux sociaux. Si, depuis 2011, elles ne sont plus emprisonnées lorsqu’elles conduisent, les femmes doivent néanmoins payer une amende. Ainsi, l’année dernière, le 26 octobre, devenu une date symbolique de mobilisation, seize femmes courageuses avaient été interpelées.
follow #women2drive on @Storify here http://t.co/Vmz9zwmoRo #IWillDriveMyself #Oct26Driving #saudiwomen pic.twitter.com/v1dseWtYmi
— Nix Ni Huallachain (@Lita_Enelya) 26 Octobre 2014
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#IWillDriveMyself, “Je veux conduire moi-même”
À la même date cette année, quelques femmes ont décidé de braver l’interdit à leurs risques et périls. Car le gouvernement, quelques jours avant le 26 octobre, avait bien précisé dans un communiqué qu’il “appliquera avec fermeté les règlements contre quiconque contribuera d’une quelconque manière (…) à violer la cohésion sociale“.
Pour donner de l’ampleur à ce droit fondamental, les femmes saoudiennes ont lancé le hashtag #IWillDriveMyself sur Twitter et ont mis en ligne une pétition, intitulée “Levez l’interdiction faite aux femmes de conduire”, et qui a déjà récolté près de 4000 signatures :
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Cette situation a de graves conséquences sur la capacité des femmes à travailler et à prendre soin de leur vie quotidienne. De plus, si elles étaient, par exemple, passagères dans une voiture où le conducteur était soudainement malade ou en incapacité de conduire, des vies pourraient être sauvées si les femmes pouvaient conduire. Être capable de conduire peut sauver des vies et du temps, tout en rendant leur dignité aux femmes.
Car en plus d’être une forte atteinte à la liberté de se déplacer librement, le fait que les femmes ne puissent pas conduire est devenu réellement problématique en Arabie Saoudite où il n’y a pas de transports en commun, comme le rapporte RFI : “employer un chauffeur est devenu onéreux pour les familles saoudiennes : entre 2 000 et 5 000 saudi riyals soit 400 à 1 000 euros par mois“. Une somme que toutes les familles ne peuvent pas se permettre et qui empêche de nombreuses femmes de pouvoir travailler et ce, même avec l’autorisation de leur mari…
Women face a violent regime to drive in #Saudi Arabia; @BintBattuta87 is 7 mos pregnant #IWillDriveMyself #Courage pic.twitter.com/LeGFVGJQV1
— AIDS Policy Project (@AIDSPol) 26 Octobre 2014
'We will deal strictly with women drivers': #SaudiArabia ahead of womens right-to-drive campaign #IWillDriveMyself pic.twitter.com/JJKUSWLeu3
— Ahmen Khawaja (@AhmenKhawaja) 24 Octobre 2014
RT @BintBattuta87: Flashback Oct. 26, 2013. I drove my husband around Riyadh. #IWillDriveMyself #اسوق_بنفسي pic.twitter.com/MEqcU59KBs
— Guillermina (@Smiling_Gem) 27 Octobre 2014
@anyabike @old_chap #قيادة26اكتوبر #IWillDriveMyself
http://t.co/j8TgV2fBbJ http://t.co/rbKIP3JwpN via @Oct26Driving
SIGN THE PETITION!
— ساميه المسلماني (@SamiaElmo) 26 Octobre 2014
الأستاذة غزيزة اليوسف @AzizaYousef تقود في فرنسا نهار ٢٥ اكتوبر #قيادة26اكتوبر #أسوق_بنفسي http://t.co/rNr2prdxOz
— حملة 26 أكتوبر (@oct26driving) 25 Octobre 2014
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