Le travail de la photographe ivoirienne Joana Choumali est intitulé “Hââbré”. Ce mot qui vient de la langue des Ko, un peuple du Burkina Faso, signifie à la fois “écriture” et “scarification”. En collaboration avec le festival LagosPhoto, La galerie d’art africain 50 Golborne de Londres a exposé son travail.
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En Côte d’Ivoire, avec la pression des autorités religieuses et étatiques, le mode de vie urbain et l’introduction des vêtements dans les tribus, la pratique de la scarification disparaît peu à peu, comme l’indique le texte accompagnant cette série de portraits pris en studio entre 2013 et 2014. Ils représentent la dernière génération de personnes qui portent des marques de scarification dans la ville d’Abidjan.
En choisissant de photographier ses modèles en studio, sur un fond uni et sobre, Joana Choumali souligne l’essentiel : les formes, les lignes et les dessins.
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“J’ai créé cette série pour ne pas les oublier. Pour ne pas oublier que le présent est confronté, tel qu’il est, à des changements perpétuels. Je voulais préserver ces rendez-vous, rendre hommage à ces ‘paysages faciaux'”, explique Joana Choumali.
La série montre ces personnes de face, mais aussi de dos, et ces images sont tout aussi expressives.
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Monsieur Konabé, le tailleur pour femmes que Joana Choumali connaît depuis qu’elle est adolescente, a expliqué la signification de ses cicatrices :
“Nous écrivons sur nos visages. C’était pour ne pas se perdre dans la vie, pour qu’on puisse se reconnaître les uns les autres.”
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Ce raisonnement nous pousse à nous interroger sur le lien entre le passé et le présent, et sur l’image qu’on renvoie en fonction de l’environnement dans lequel on évolue. La génération de citoyens d’Abidjan marqués par ces scarifications faciales est en train de disparaître et ils sont les derniers témoins d’une Afrique d’un autre temps.
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