Artiste majeur de l’art contemporain britannique, David Hockney présente une vaste rétrospective de son œuvre au Centre Pompidou, à Paris. Des iconiques piscines californiennes aux collages de Polaroid, l’artiste de bientôt 80 ans nous plonge dans son riche et mystérieux univers coloré. Immanquable.
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D’abord présentée à la Tate Modern de Londres et prochainement au Met de New York, la rétrospective sur David Hockney fait partie des expositions immanquables du moment. L’étape parisienne, au Centre Pompidou, se démarque des autres : elle compte 40 toiles de plus qu’à Londres, montre des tableaux datés du mois dernier, et est deux fois plus grande que la version américaine.
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Cette rétrospective est pensée chronologiquement. Chaque pièce est dédiée à une étape des vies artistique et personnelle du peintre britannique, les deux étant souvent liées. Déambuler à travers les pièces de l’expo devient ainsi une promenade dans une existence remplie de voyages, d’influences de grands maîtres, d’évolutions de technique, d’outils et de genre artistiques. Passer d’un espace à l’autre est comme commencer le nouveau chapitre d’une biographie. On alterne entre de vastes salles lumineuses aux imposants tableaux fauves, et des pièces plus intimistes où sont exposés croquis et dessins.
Du Yorkshire à la Californie
Dès l’âge de six ans, David Hockney sait qu’il veut peindre. Dix ans plus tard, il intègre la Bradford Art School, dans sa ville natale, où son talent est instantanément reconnu par ses professeurs. En 1961, la Tate le choisit pour présenter ses œuvres à l’exposition “Young Contemporaries” – il y présente quatre tableaux qui lancent sa carrière. À Londres, où il étudie à une époque au Royal College of Art, il explore l’art abstrait, avant de l’abandonner pour “son manque d’humanité”. Hockney se cherche et explore différents styles.
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Des œuvres de Bacon et Dubuffet, il retiendra une approche brute et non élitiste de l’art, ainsi qu’une inspiration homo-érotique. Hockney met en place une idée qui ne le quittera jamais : la peinture et les images ont un rôle à jouer dans la société. Ouvertement gay, il utilise l’art comme outil politique, à une époque où l’homosexualité est interdite en Angleterre.
Après un bref passage à New York – où il rencontre Andy Warhol en 1963 – Hockney part enfin en Californie, pour trouver son destin. Ayant grandi sous le ciel gris du nord de l’Angleterre, la netteté et l’intensité de la lumière qu’il trouve à Los Angeles sont un choc. “Il a alors senti qu’il pouvait réinventer sa propre peinture sans la pression de l’histoire de l’art européen ou celle du mouvement expressionniste abstrait qui dominait alors à New York”, explique l’écrivaine Hunter Drohojowska-Philp.
Sa vision hédoniste de la ville des anges se retrouve dans ses peintures, qui s’inscrivent dans le mouvement pop art. Même si cette rétrospective célèbre une œuvre entière, la plus grande pièce est dédiée aux peintures californiennes, surtout celles de piscines.
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