Les conclusions de deux chercheurs de l’université libre de Berlin sont formelles : écouter de la musique triste rend heureux. C’est même cette vertu qui est recherchée par les auditeurs.
On a tous fait l’expérience des froides journées d’hiver où, après une mauvaise nuit, on se laisse aller à la mélancolie. Casque sur les oreilles, à bord d’une rame de métro bondée, écouter de la musique est souvent le seul échappatoire. On s’étonne alors de choisir quelque chose de triste. Dans le genre, “Playground Love” de Air ou “Never Wanna Know” de Mø sont mes tire-larmes du moment.
Comme le montre une étude des chercheurs Liila Taruffi et Stefan Koelsch de l’université libre de Berlin, parue en octobre et repérée par Courrier International, ce penchant est plutôt partagé. Pour les deux psychologues, la musique triste permettrait de purger nos émotions négatives et nous rendrait – paradoxalement – heureux. Leurs conclusions sont dans la droite lignée de travaux menés à l’université du Kent dont le magazine Slate faisait état en février.
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“La musique triste régule les émotions négatives”
Grâce à 772 témoignages recueillis sur Internet, les deux psychologues ont d’abord pu constater que la musique triste est partout associée à un tempo lent. Une régularité frappante.
De manière corollaire, en interrogeant ces hommes et ces femmes sur leurs habitudes d’écoute, et surtout sur le contexte dans lequel elles s’insèrent, ils se sont rendus compte que la musique triste jouait un rôle cathartique dans la vie de tous les jours. Elle est principalement associée à la nostalgie et permet – paradoxalement – de mieux gérer ses vagues à l’âme :
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Notre matériel suggère que les gens choisissent d’écouter de la musique triste surtout quand ils traversent une période de désarroi ou quand ils se sentent seuls. […] Pour la plupart d’entre eux, écouter de la musique triste permet de réguler des émotions négatives, et d’apporter une consolation.