C’est confirmé, la conspiration des “chemtrails” est une fumisterie

Publié le par Thibault Prévost,

Crédit: Flickr/CC

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Et si on arrêtait une bonne fois pour toutes avec cette théorie complotiste qui voudrait que chacune des traces blanchâtres qui strient le ciel de notre civilisation industrialisée — les “traînées chimiques” ou “chemtrails” en VO —, produit du passage d’énormes véhicules volants communément appelés “avions”, soit en fait la preuve de l’existence d’un programme gouvernemental de manipulation climatique à grande échelle par épandage aérien d’importantes quantités de produits chimiques ?

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Pour la première fois, une étude scientifique, parue dans la revue Environmental Research Letters, a tenté d’offrir une réponse factuelle à la question de l’existence ou non des chemtrails. Conclusion : circulez, y’a rien à voir.

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Pour ce faire, l’équipe derrière l’étude a interrogé 77 chercheurs spécialistes des géosciences, de la chimie atmosphérique, de la pollution de l’air et des phénomènes de traînées de condensation (ou “contrails”), en leur soumettant un questionnaire. Sur les 77 scientifiques, 76 ont répondu catégoriquement n’avoir jamais détecté la moindre preuve d’un quelconque programme gouvernemental de géo-ingénierie à grande échelle. Qu’a donc répondu le 77e ? Il a avoué avoir déjà détecté “d’importantes concentrations de baryum atmosphérique dans un endroit reculé présentant des taux standards de baryum dans le sol”. Anormal, mais insuffisant pour être concluant.

Dans un second temps, l’équipe a montré aux chercheurs plusieurs photos diffusées sur des sites complotistes et les a interrogés quant à leur validité : là encore, pour les spécialistes du sujet, rien d’autre à voir que de simples traînées de condensation. Enfin, l’étude a montré des échantillons d’air aux concentrations chimiques particulières utilisés comme “preuves” par les partisans du complot des chemtrails, mais là encore, 80 à 89 % des experts ont jugé le matériau insuffisant pour prouver quoi que ce soit. Trois méthodes différentes d’évaluation, trois conclusions sans appel.

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Plus d’avions, plus de traînées blanches

Comme le rappelle le papier publié dans la revue Environmental Research Letters, la “conspiration des chemtrails” est l’une des plus suivies au monde, juste devant celle des reptiliens mais en dessous, quand même, du Nouvel Ordre Mondial : un sondage international, paru en 2011, montrait ainsi que 17 % des personnes interrogées déclaraient croire à l’existence d’une telle machination (et le Web français n’est pas en reste). Pour repérer les chemtrails, rien de plus facile : les traînées blanches se dissiperaient beaucoup plus lentement que les traînées de vapeur classiques libérées par les avions.

Pour les chercheurs interrogés dans l’étude, cependant, l’explication réside dans deux facteurs beaucoup plus logiques : l’augmentation du trafic aérien, qui multiplie de facto le nombre de traces blanches dans le ciel, et le réchauffement climatique, qui pourrait jouer dans la persistance accrue de ces phénomènes. Mais aussi solide que soit la méthode de l’étude, ses auteurs ne se font pas d’illusions : elle ne convaincra pas les partisans de la conspiration.

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“Je trouve qu’il était important de donner une bonne fois pour toutes l’avis des experts en contrails et aérosols, a déclaré Ken Caldeira, coauteur de l’étude, à Science Daily. On n’arrivera peut-être pas à convaincre les plus fervents adeptes que leur programme d’épandage adoré n’est qu’un fantasme paranoïaque, mais avec de la chance, leurs amis accepteront les faits.”