Malgré de nouveaux relevés, le comportement étrange de cette étoile reste toujours incompréhensible pour les astrophysiciens.
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Et si, à 1 480 années-lumière de notre Terre, quelque part entre les constellations du Cygne et de la Lyre, l’étoile KIC 8462852 avait encore une surprise à nous réserver ?
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En octobre dernier, “l’étoile de Tabby” affolait les chercheurs d’aliens du monde entier après la publication d’un rapport de Jason Wright, chercheur à la Penn State University (Pennsylvanie, États-Unis), qui expliquait qu’au vu des données collectées, l’étoile pouvait très bien révéler la présence d’une sphère de Dyson. Soit une mégastructure théorique construite autour d’une étoile par une civilisation avancée ( de type II sur l’échelle de Kardashev, un cran au-dessus de nous) pour – théoriquement – récolter son énergie.
Les données anormales, récoltées entre 2009 et 2013 par le télescope spatial Kepler, chasseur d’exoplanètes, et présentées par une équipe de l’université de Yale (New Haven, Connecticut) , montraient en effet une diminution périodique de la luminosité de l’étoile, parfois jusqu’à 20 %, que pourrait expliquer le passage régulier d’une immense structure – ou d’un essaim de structures – entre elle et nous, à la manière d’un nuage de poussière flottant devant une ampoule.
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Aliens, comètes… aliens ?
Rapidement, l’histoire fait les gros titres. Ils existent, c’est certain. Le Seti (le plus grand centre de recherche d’intelligence extraterrestre au monde) met ses télescopes sur le coup et promet de revenir avec de nouvelles données en janvier 2016.
Cependant, fin novembre 2015 , une étude publiée dans l’Astrophysical Journal Letters, basée sur les données du télescope spatial Spitzer de la Nasa, refroidit tout le monde : finalement, le gros truc qui fait parfois diminuer la luminosité de l’étoile “Tabby” serait une “simple” averse de comètes, certes intense, mais pas plus extraterrestre que vous ou moi. Le problème de la science, c’est qu’elle fournit souvent des explications rationnelles aux phénomènes inexpliqués. À moins que… ?
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Selon le New Scientist, Bradley Schaefer, professeur d’astronomie à l’université d’État de Louisiane, aurait a son tour étudié les données de l’équipe de Yale mais avec une méthodologie différente : les chercheurs de Yale s’étaient appuyés sur des versions numériques de plaques photographiques de l’étoile (remontant jusqu’au début du XXe siècle) sans déceler de traces d’anomalies. Bradley Schaefer, lui, y est allé à l’ancienne, en inspectant à l’oeil nu les plaques photographiques originales – “une compétence que peu d’astrophysiciens possèdent aujourd’hui”, écrit le New Scientist.
Et la bonne vieille méthode de papa aurait porté ses fruits : selon le chercheur, la luminosité de l’étoile aurait graduellement baissé entre 1890 et 1989. Pour ce faire, selon les calculs de l’astrophysicien, il aurait fallu que 648 000 comètes de plus de 200 kilomètres de large lui passent devant : un phénomène totalement improbable.
Bradley Schaefer, en bon scientifique, ne privilégie pas pour autant la théorie des mégastructures extraterrestres : “L’idée de cette mégastructure est incohérente avec mes données”, explique-t-il, ajoutant qu’il paraît difficilement concevable qu’une civilisation, si avancée soit-elle, ait pu recouvrir un cinquième d’une étoile (20 %) en à peine un siècle.
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Néanmoins, la théorie du nuage de comètes paraît fortement ébranlée par ces nouvelles découvertes. Reste maintenant à proposer de nouvelles théories pour élucider le comportement erratique d’une étoile lointaine… 1 480 ans après les faits.