La semaine dernière, la première start-up assez maligne pour déceler le manque d’infrastructures dédiées à la pratique a lancé Rentberry, une salle d’enchères en ligne destinée à la location, déjà disponible à NYC, Chicago, Boston, Austin et LA. Cette plateforme, argue Quartz, a au moins le mérite d’offrir une certaine transparence à un système jusque-là opaque, informel et discret. Et si les propriétaires ne choisissent pas toujours le locataire proposant la plus grosse enchère, explique le PDG Alex Lubinsky, le site fait grimper les prix moyens des locations de 5 % environ.
Cependant, même dans un marché aussi libéral que celui des États-Unis, la pratique risque d’avoir quelques soucis avec la législation. Ainsi, le syndicat des propriétaires de San Francisco a fait savoir que l’enchère de loyer contrevenait à la loi anti-discrimination obligeant les propriétaires à accepter “le premier candidat qualifié et répondant aux critères de la location”. Un tel système pourrait-il, alors, s’exporter dans des villes comme Londres ou Paris?
Dans la capitale français, où le loyer a encore augmenté entre 2014 et 2015 (+1,9 %), un studio coûte désormais 702 euros en moyenne chaque mois. Et face à la raréfaction du parc locatif, certains sont probablement prêts à payer plus pour être sûrs d’avoir l’appartement. Néanmoins, malgré quelques exceptions sur eBay, l’heure ne semble pas encore être venue pour les locations d’appartements aux enchères, d’autant qu’on voit mal comment le système pourrait être compatible avec la récente loi d’encadrement des loyers, en vigueur depuis le 1er août 2015 et déjà allègrement bafouée par les propriétaires parisiens. Méfiance, tout de même.
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