Un programme de recherche révolutionnaire utilise l’ecstasy pour soigner les symptômes du stress post-traumatique des vétérans américains. Une commercialisation à grande échelle est envisagée pour 2021.
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Voilà une mesure qui va faire grincer des dents. Aux États-Unis, le MAPS, un groupe de recherches spécialisé dans l’usage médical des psychotropes, a obtenu le feu vert de l’administration américaine pour augmenter l’échelle de ses études sur les bienfaits de l’ecstasy (ou MDMA, son nom scientifique).
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La drogue, habituellement consommée dans un cadre récréatif par les teufeurs du monde entier, pourrait bien devenir l’un des piliers du traitement des cas de stress post-traumatique, qui touche de nombreux vétérans américains revenus d’Irak ou d’Afghanistan.
Insomnies, crises de panique, cauchemars et tremblements rendent leur quotidien invivable, et les traitements déjà existants (thérapies de groupes, médicaments, psychothérapie, etc.) sont inefficaces pour 40 % d’entre eux. Ce qui explique que la recherche se penche aujourd’hui sur des moyens moins orthodoxes.
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Les résultats sont impressionnants : les patients testés ont vu leurs symptômes réduits de moitié à la fin de la cure, qui se fait sur un mois avec seulement trois prises de drogue accompagnées d’une psychothérapie. Après trois mois, les deux tiers d’entre eux ne présentaient plus aucun symptôme, y compris sur le long terme.
Au vu du succès de l’opération, la MDMA pourrait donc en théorie être légalisée pour des usages médicaux à partir de 2021. “Je suis l’un des chanceux qui ont pu bénéficier de ce traitement, j’ai pu redevenir un membre actif de notre société”, confie le vétéran James Hardin au Guardian “j’aimerais que chacun ait un jour cette opportunité de se soigner”.
“Réduire la peur”
Ces sessions de prise d’ecstasy sont toutefois bien moins fun que ce qu’on pourrait imaginer, et elle sont la plupart du temps difficiles pour les patients car il s’agit surtout de fournir un “environnement chimique” favorable à la rémission du stress-post traumatique.
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“L’ecstasy permet de réduire la peur des patients, d’abattre leurs barrières défensives et de les mettre face à leur traumatisme“, explique le psychiatre Michael Mithoefer, en charge du programme de recherches. “Avant de devenir la drogue de la fête, vers 1985, la MDMA était utilisée en thérapie et les rapports étaient déjà très bons à l’époque. Elle permet de réduire l’activité des zones cérébrales liées à la peur tout en augmentant celle des zones réservées à la réflexion. C’est une question de logique !”.
Les scientifiques du MAPS tiennent toutefois à préciser que les substances prescrites aux vétérans ont peu de choses en commun avec l’ecstasy qu’on trouve en vente dans la rue. Si l’ecstasy récréative contient de la MDMA, elle possède également de nombreux autres composants inconnus et potentiellement dangereux. À l’inverse, la leur est cliniquement pure, ce qui explique les bons résultats. N’allez donc pas tenter de réduire votre petit stress post-partiel en prenant quelques taz.
Rappel : la drogue est dangereuse pour la santé, et en plus ça rend moche.
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