James Mitchell et Bruce Jessen, deux psychologues de la CIA ayant contribué à la mise au point d’un programme de torture après le 11 septembre, passeront par la case tribunal en septembre prochain. Ces experts avaient encouragé l’utilisation de diverses méthodes de torture, comme la simulation de noyade dite du “waterboarding” (qui consiste à verser de l’eau sur un tissu qui bouche le nez et la bouche d’un prisonnier, afin de lui faire croire qu’il va bientôt s’étouffer), la faim, ainsi que le fait d’entraver les détenus dans des positions douloureuses.
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Selon l’AFP, le procès, initié par l’American Civil Liberties Union (ACLU), un organisme américain de défense des libertés, se tiendra au nom de trois prisonniers : le Tanzanien Suleiman Abdullah Salim, le Libyen Mohamed Ahmed Ben Soud et l’Afghan Gul Rahman. Les deux premiers ont été libérés après plusieurs années de détention, tandis que le troisième est mort d’hypothermie en novembre 2002, après avoir subi plusieurs interrogatoires musclés menés par la CIA. Il s’agira du tout premier procès sur les méthodes de torture mises en place par les autorités américaines dans leur “guerre contre la terreur”, note Le Monde.
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80 millions de dollars pour imaginer des supplices
Selon l’ACLU, les deux psychologues, embauchés en 2002 pour concevoir et aider à mener des interrogatoires de suspects arrêtés après le 11 septembre, auraient reçu un montant de 80 millions d’euros de la part de l’administration Bush pour leur travail.
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En 2014, Barack Obama avait reconnu publiquement la pratique de la torture par les États-Unis sur des détenus “après le 11 septembre”. L’ancien locataire de la Maison-Blanche avait interdit en 2009 la pratique des méthodes “les plus dures”, dont celle de la simulation de noyade. Pendant la dernière campagne présidentielle américaine cependant, Donald Trump affirmait quant à lui que la technique de la simulation de noyade serait rétablie sous son administration.