Depuis le début du mois de janvier, la contestation populaire croît à l’encontre du projet de loi Finance proposé par le gouvernement tunisien pour faire respecter sa politique d’austérité dans un contexte où le chômage et l’inflation sont très élevés.
Le peuple tunisien se soulève contre ses dirigeants depuis le début du mois de janvier. Chaque année depuis la révolution de 2011, des manifestations sont organisées en souvenir de l’anniversaire du Printemps arabe et précisément de la “Révolution de jasmin”, qui avait chassé le président Zine el-Abidine Ben Ali du pouvoir. Mais cette année, l’ampleur des événements semble tout autre.
En cause : la mise en place par le gouvernement le 1er janvier 2018 d’un budget en accord avec sa politique d’austérité. Dans ce dernier, une hausse des taxes est prévue : TVA, alcools mais également le prix de l’essence ou encore de l’accès à Internet, tandis que le chômage reste très élevé. Les affrontements avec la police se sont multipliés. Plus de 560 arrestations ont été dénombrées à ce jour.
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En effet, les manifestations ont dégénéré lundi 8 janvier lorsqu’un manifestant a trouvé la mort à Terbouba, à quelque 40 kilomètres de Tunis, engendrant de nouvelles émeutes. Les forces de l’ordre sont accusées par les manifestants d’être responsables de son décès, ce que ces dernières réfutent. Trois soirs de suite, les Tunisiens sont alors descendus dans la rue pour protester et la mobilisation ne semble pas près de faiblir puisqu’une nouvelle grande manifestation est attendue vendredi 12 janvier dans la capitale.
Le mouvement à l’initiative de ces manifestations a pris le nom de “Fech Nestannew”, c’est-à-dire “qu’est-ce qu’on attend ?”. Ce que le peuple semble réclamer, c’est donc une baisse de la TVA, qui a augmenté d’un point avec la nouvelle loi, et la suppression de taxes créées en cette nouvelle année. Comme le rappelle RFI, le contexte est d’autant plus tendu que le taux de chômage en Tunisie est de 15 % et que l’inflation a atteint plus de 6 % en 2017.
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