Sur la route
“Beaucoup de gens s’imaginent que Coachella est à Los Angeles, mais pas du tout. Il se tient à Indio, une véritable ville, dans le désert de Palm Springs, à deux heures en voiture de LA. Il faut plutôt compter quatre heures, en heure de pointe, pour s’y rendre. Cela donne l’occasion de contempler la luminosité particulière de la Californie, ainsi que les paysages, qui valent en eux-même le détour.”
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“C’est en me rendant de Palm Springs à Indio que j’ai croisé cette bande de punks dont la crête rappelait le haut des palmiers. On voit souvent la Californie comme le pays des plages et des plages, du fric, du cinéma et des lolitas écervelées. En fait la scène rock et punk a toujours été très forte. Dans les années 1990, LA était la capitale du hardcore. Et la formation grunge Hole y a enregistré son premier album, produit par Kim Gordon de Sonic Youth. Aujourd’hui, avec des labels comme Burger Records (qui ne sort que des cassettes) ou la musique psyché/barrée de John Maus, Ariel Pink ou plus pop de Best Coast, c’est l’une des meilleures usines à mélodies du monde.”
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La palm(e) du bon goût
“Il faut absolument s’arrêter à Palm Springs avant de rejoindre Indio. Cette ville sublime aux murs couleurs pastel et aux architectures très années 1950 donne l’impression de vivre éternellement dans un épisode de Mad Men.”
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Le meilleur hôtel où dormir
“Si vous voulez aller voir les Guns N’ Roses et LCD Soundsytem jouer cette année, le plus bel endroit pour dormir est le Parker Palm Springs. C’est là où descendent toutes les stars et où les meilleures after ont lieu. Dans les chambres, on trouve de belles photos en noir et blanc d’Al Pacino et Sharon Tate. La déco est très gypset/hippie, entre délire oriental, meubles vintage et énorme panneau ‘Drugs’ dans le hall.”
Tournez manège !
“Coachella est lui-même une ville. Avec ses six scènes très espacées, des stands de bouffe, les coins VIP, les corners d’infos… Et les scènes se révèlent assez éloignées. Il faut ainsi plus de 15 minutes pour aller d’une petite scène indé à la “main stage” où jouent les têtes d’affiche.
On ne voit donc Daft Punk, les Strokes, Arcade Fire, Rage Against the Machine ou les Pixies que sur les écrans géants, car la foule (soit 150 000 personnes par week-end) est trop dense pour s’approcher. Le son se perd dans le désert et on a les yeux qui piquent à cause des tempêtes de sable. Du coup, on regarde la grande roue, qui nous rappelle des rêves de gosse et donne des airs d’immense terrain de jeu au site.”
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Kurt ou Courtney ?
“Les foodtrucks font partie des grandes attractions de Coachella. Chacun rivalise d’ingéniosité en matière de décoration pour appâter le chaland, et propose de délicieux plats vegan. Mon préféré, celui qui a fait des pots à pourboire à l’effigie de Kurt Cobain et Courtney Love”.
Le festival du look
“Depuis quelque temps, la tendance s’affirme. Les festivals de musique sont devenus des catwalks géants. Ainsi à Coachella, on croise Leonardo DiCaprio, Katy Perry ou encore Cara Delevingne. Mais on y côtoie aussi une horde de jolies Californiennes venues ici, non pas par amour du son, mais pour se montrer.
Les jeunes filles minces, bronzées, en bikini et crop tops, sacs frangés et couronne de fleurs, ou en microshort ne manquent pas. Leur insouciance affichée et leur désir de se faire remarquer – par un photographe de street style qui leur garantira leur seconde de gloire sur Instagram – est assez jouissif à contempler et shooter”.
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La jeunesse
“Je suis hantée par le thème de l’adolescence, ce pays dont on ne revient jamais. Cet âge de tout les possibles où on s’avère très extrême. Quand j’interviewe un musicien, un acteur ou une personnalité, je lui demande toujours quel genre d’ado il a été. Populaire ou pas ? Nerd ou métalleux, ou freak ?
Le chaos et la souffrance nourrissent la fibre artistique. À Coachella, les ados sont partout et en furie. Ils se fringuent n’importe comment, picolent, se lâchent complètement, font presque l’amour dans l’herbe et consomment pas mal de MDMA. Un terreau d’inspiration fertile.”