En images : les dernières femmes chinoises aux “pieds de lys”

Publié le par Anaïs Chatellier,

A voir aussi sur Konbini

Pendant près de dix ans, l’Anglaise Jo Farell a photographié les femmes chinoises qui ont souffert de la tradition des pieds bandés.
Anthropologue et photographe, Jo Farell a vécu plusieurs années à Hong Kong, où elle a appris que des femmes aux “pieds de lys” existaient toujours. Elle décide alors de photographier ces femmes octogénaires et lance aujourd’hui un projet sur le site Kickstarter, intitulé “Living history” afin de réaliser une sorte de documentaire pour rappeler aux futures générations que cette tradition barbare a bien existé.

Publicité

Ce projet documente et commémore la vie des derniers femmes aux pieds bandés. Rien que l’année dernières, trois des femmes que j’ai interrogées sont mortes et je pense qu’il est maintenant impératif de se concentrer sur l’enregistrement de leur vie avant qu’il ne soit trop tard. Elles font partie des femmes les plus étonnantes, aimables, généreuse et compatissantes que j’ai jamais rencontrées.

Publicité

La tradition douloureuse des femmes aux pieds bandés

La légende dit que la pratique est née au Xe siècle alors que l’idéal féminin est celui de la concubine de l’empereur Xuanzong. Élégante et surtout dotée de petits pieds, celle-ci aurait provoqué la jalousie des autres femmes voulant à tout prix trouver un moyen de lui ressembler.
D’autres versions disent que c’est son mari qui, pour attiser son plaisir sexuel lorsqu’il la regardait danser, avait eu l’idée de lui bander les pieds, déformant ensuite la voute plantaire par la suite mais la rendant encore plus belle.
Ce qui est sûr, c’est que cette tradition s’est perpétuée pendant plus  d’un millénaire, chantée par les poètes chinois, qualifiant la démarche de ces femmes aux pieds de lys “d’hirondelle volante”.
Michèle V. Marcelin explique ce rituel dans un livre qui porte bien son nom, Mutilations corporelles infligées aux femmes : étude victimologique :

Publicité

Les élégantes chinoises cherchaient  à se démarquer du grossier envahisseur mongol et de ses femmes aux grands pieds. Le pied mutilé possédait une cavité que l’on disait exquise à la vue et au toucher et d’un parfum délicieux, et multiples jeux érotiques furent inventés, où cet étrange pied creux et son gros orteil jouaient un rôle majeur.